Ilham Tohti, universitaire de renom, musulman modéré et militant pour le respect des droits de l’homme, a été condamné a la prison à perpétuité par un tribunal Chinois pour des propos « subversifs. »
Le Président chinois Xi Jinping est considéré comme un modéré par les experts internationaux. le Dalaï-lama lui-même l’avait qualifié de « plus réaliste et plus ouvert d’esprit. » Pourtant le bilan de l’année de chinoise en ce qui concerne les droits de l’homme est alarmant.
La dernière pierre à ce sinistre édifice est la condamnation à la prison à vie de l’universitaire Ilham Tohti mardi dernier. Le tribunal d’Urumqi, la capitale de la région du Xinjiang, a motivé sa décision en invoquant un délit de « séparatisme. »
L’accusation se fonde sur un enregistrement d’une intervention à l’Université des minorités de Pékin. Dans l’un de ses cours, l’intéressé avait déclaré que le Xinjiang « appart[enait] d’abord au groupe ethnique des Ouïgours » et non aux Han, le groupe largement majoritaire dans l’empire du milieu. Ces propos ont été considérés comme une incitation à rejoindre des groupes séparatistes par les procureurs.
La région de l’Ouest chinois a une histoire de résistance à la tutelle de Pékin. Dix millions de Ouïgours y vivent. Depuis un an y ont eu lieu des attentats de plus en plus violents et fréquents, se fondant sur des revendications ethniques ou religieuses.
Sophie Richardson directrice pour la Chine de l’organisation Human Rights Watch le décrit comme un musulman modéré ayant oeuvre pour « défendre le dialogue pacifique entre les communautés ethniques en Chine, » un travailleur pacifiste « dans les limites du système, non pour la chute du gouvernement mais pour le respect de droits supposés être déjà garantis. »
Ilham Tohti avait rappelé la liberté d’expression, protégée par la Constitution du pays. Mais, l’accusation a retenu que « les citoyens chinois ne doivent pas porter atteinte aux intérêts de l’Etat en usant de leur liberté. »
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