Hongkong tient tête à Pékin

Le mouvement de protestation universitaire de Hongkong, visant à obtenir le droit d’élire librement leur dirigeant régional ne s’essouffle pas.

 

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Malgré la répression policière de ces manifestations considérées comme « illégales, » les manifestants ne jettent pas l’éponge. Au contraire, leur mouvement semble gonfler, à la surprise des autorités nationales qui n’avaient visiblement anticipé une telle détermination. Plus de 20.000 personnes ont défié lundi les autorités en se rassemblant autour d’Admiralty, à côté du siège du gouvernement.

Des affrontements violents ont eu lieu tout le week-end entre les forces de l’ordre et les insurgés. La Police a déployé ses forces anti-émeutes et a fait usage de gaz lacrymogènes contre leur propre population – du jamais vu depuis les grandes manifestations maoïstes des années 1960. Les manifestants se sont équipés de parapluies et de masques de plongée pour s’en protéger, et le mouvement a pris le nom de « révolution des parapluies. »

Leung Chun-ying, le chef de l’exécutif hongkongais a appelé mardi 30 septembre le mouvement Occupy Central à mettre fin aux manifestations : « Ses fondateurs ont dit à plusieurs reprises que si le mouvement devenait incontrôlable, ils appelleraient à y mettre un terme. Je leur demande maintenant de respecter leur engagement. » Les manifestants exigent désormais la démission de celui qu’ils appellent « l’homme de Pékin. »

Le pouvoir central chinois, s’il a été pris de court, semble se mobiliser pour contenir la situation. Dimanche, Instagram – le service de partage de photos – a été bloqué en Chine. Près de 10 000 photos portant le mot-clé #OccupyCentral avaient été mises en ligne.

La presse chinoise aussi est entrée dans la bataille, avec le quotidien officiel Global Times qui écrit « Les militants radicaux sont voués à l’échec », et dénonce l’agitation qui « ruine l’image de Hongkong » alors « qu’il est impossible de modifier la décision [du gouvernement]. » Les autorités espéraient que les troubles marginalisent les manifestants face à une opinion préoccupée par les conséquences économique de la crise politique, mais les violences du week-end ont bien au contraire redonné du souffle au mouvement.

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