Mort de Jean-Claude Duvalier, ex-dictateur haïtien

Jean-Claude « Bébé Doc » Duvalier est mort d’une crise cardiaque, samedi 4 octobre, dans sa ville natale de Port-au-Prince. L’ancien plus jeune chef d’Etat du monde – 19ans – était revenu en Haïti en 2011, après vingt-cinq années d’exil en France.

 

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Arrivé au pouvoir en 1971, après 18 ans de dictature sanguinaire, de corruption institutionnalisée et de calamité économique, « Bébé Doc » se déclare président à vie et poursuit les pratiques de corruption, le culte de la personnalité et le musellement systématique et violent de l’opposition.

Son bilan n’est pas meilleur que celui de son père, alors qu’il accentue l’enrichissement par le pillage et l’emploi d’entreprises d’Etat comme de caisses noires. Vivant dans le faste et les excès, Jean-Claude Duvalier fait régner l’ordre et la terreur à Haïti pars le biais d’une milice paramilitaire, les « tontons macoutes », auteurs d’innombrables exactions, assassinats et tortures.

En 1985, des révolutions éclatent dans plusieurs villes, et en janvier 1986, Washington, qui l’avait longtemps soutenu au nom de la lutte contre le communisme, appelle à sa démission. Le président déchu va ensuite rester vingt-cinq ans en France et à Miami, vivant dans l’opulence, avant de rentrer en 2011, entre les deux tours de l’élection présidentielle haïtienne, pour « aider son peuple. »

Au bout de quelques semaines, il est arrêté et ses déplacements sont limités. A sa mort, il fait encore l’objet de poursuites pour ses détournements de fonds et d’un appel pour crimes contre l’humanité.

Une polémique a éclaté au lendemain de sa mort, pour savoir si selon le protocole pour d’anciens chefs d’Etat, il aurait droit à des obsèques nationales. Le président Martelly a finalement accepté d’en organiser. « Sur le plan moral, il n’a pas droit à des funérailles nationales. C’était un dictateur qui a causé beaucoup de tort au pays », a regretté Evans Paul, ancien maire de la capitale Port-au-Prince et ancien opposant à Duvalier. « Mais si la loi veut qu’il ait des funérailles nationales, on doit le faire ».

On estime que 30.000 personnes environ sont mortes durant le règne des Duvalier père et fils.

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