A quelques kilomètres de la frontière turque, la bataille de Kobamé continue, opposant la milice kurde, aussi déterminée que mal équipée, contre les djihadistes de l’Etat islamique, lourdement armés. La coalition tente d’éviter le massacre.
Les frappes aériennes de la coalition ne semblent pas ralentir la progression de l’Etat islamique. D’après la presse turque, elle ne parviendraient pas à couper les lignes d’approvisionnement du groupe djihadiste.
Sans aide efficace, la cité kurde de Kobané va tomber aux mains des islamistes, qui tiennent déjà « tous les quartiers est, une petite partie du nord-est et un secteur dans le sud-est » d’après l’agence Reuters.
L’armée turque est toujours parquée à la frontière, à seulement quelques kilomètres des hostilités, mais pour l’heure n’intervient pas. Cette situation a provoqué la colère de Kurdes contre Ankara. Ils accusent le régime d’Erdogan de laisser un massacre se perpétrer, et un peu partout dans le monde des manifestations de « Solidarité avec la résistance kurde contre Daesh » se sont organisées dans les communautés kurdes.
Les plus fortes mobilisations ont eu lieu à Ankara, où les manifestations ont dégénéré. Mardi, 24 manifestants ont perdu la vie au terme d’affrontements très violents avec la police turque. Khaled Issa, responsable du parti kurde syrien a mis Erdogan en garde : « Si il y a un massacre à Kobané, la jeunesse kurde de Turquie s’embrasera, et ce sera la guerre civile à Ankara et Istanbul. »
Le ministre des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, lors d’une intervention à l’OTAN a objecté qu’il « n'[était] pas réaliste d’attendre de la Turquie qu’elle mène une opération terrestre par elle-même. Nous avons des discussions (…) Une fois qu’il y aura une décision commune, la Turquie ne se privera pas de jouer son rôle. »
La Turquie attend de la coalition qu’ils acceptent un certain nombre de points avant d’intervenir. Une de ces conditions serait la création d’une zone tampon démilitarisée pour accueillir les civils et permettre aux insurgés anti Bachar Al-Assad d’avoir un point de repli. Le président Erdogan, qui a maintes fois plaidé pour cette possibilité, a reçu le soutien de François Hollande, mercredi. Même le secrétaire d’Etat américain John Kerry a estimé que l’idée « valait la peine d’être regardée. »
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