Harcèlement sur Internet : Londres fait le choix de la fermeté

Selon une proposition de loi dévoilée ce dimanche 19 octobre, les internautes coupables de « trolling » (harcèlement sur Internet) pourraient encourir des peines allant jusqu’à deux ans de prison au Royaume-Uni.

 

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« Il s’agit d’une loi pour combattre la cruauté, et marquer notre détermination à prendre position contre les meutes aboyant sur internet », a expliqué le secrétaire d’Etat à la Justice Chris Grayling. « Ces ‘trolls’ d’Internet sont des lâches qui empoisonnent la vie de la nation. Personne ne tolèrerait que l’on distille un tel venin en personne, donc cela n’a pas non plus sa place sur les réseaux sociaux. »

Ce projet multiplierait par quatre la peine de prison encourue pour harcèlement sur Internet aujourd’hui en vigueur. Ce durcissement se produit après une série de cas particulièrement choquants, notamment les menaces de viol proférées contre le top-modèle Chloe Madeley – fille du présentateur Richard Medeley et de Judith Finnigan. La semaine dernière, celle-ci avait soutenu sa mère, défendant les droit du footballeur Ched Evans, condamné pour viol et sorti récemment de prison à « reprendre sa vie normalement. »

Un autre cas qui avait marqué les esprits des dernières années était celui du harcèlement sur Twitter des parents de la petite Madeleine McCann, disparue en 2007 dans le sud du Portugal. La coupable de ces attaques en ligne a été retrouvée morte dans un hôtel de Leicester

Ce projet de loi ne fait pas l’unanimité outre-manche. Beaucoup le voient comme menace à la liberté d’expression. Mary Beard, historienne spécialiste des médias qui a, elle aussi, reçut des menaces de mort sur Twitter se dit « loin d’être convaincue que des peines de prison plus longues suffiront à stopper les abus.

Isabel Hardman, journaliste au Daily Telegraph, souligne que ce texte, très large, vise des citoyens responsables de vrais crimes en ligne, ainsi qu’une grande majorité de personnes inoffensives, se rendant coupable d’un « trolling » sans conséquences graves par manque de maturité. « Nous ferions mieux d’avoir pitié [de ces] trolls plutôt que de les haïr. »

 

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