Le procès des deux journalistes français Thomas Dandois, 40 ans, et Valentine Bourrat, 29 ans, s’est ouvert lundi 20 octobre. Accusés d’avoir travaillé en Indonésie dans l’illégalité – ils n’avaient qu’un visa touristique – l’élection du nouveau président pourrait bien être un facteur favorable aux deux accusés.
Ils réalisaient un documentaire pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte sur les rebelles séparatistes papous. Ils avaient demandé un visa de tourisme, bien conscients qu’ils n’obtiendraient jamais de visa de presse pour couvrir ce sujet hautement sensible en Indonésie. Au vu de la situation troublée dans la région, l’Indonésie impose un permis spécial aux journalistes désireux de travailler en Papouasie. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison.
Pierre Creisson, journaliste et ancien compagnon de galère de Thomas Dandois pendant près d’un mois de détention au Niger en 2008 parle de « sévérité tout à fait inédite. » Il ajoute » Il y a eu plusieurs cas avant eux et à chaque fois les journalistes ont été expulsés dans les deux jours qui suivaient. Jusqu’à maintenant, on pensait que la situation allait s’arranger et qu’ils n’iraient pas au procès (…) c’est bien la première fois que l’on voit une chose pareille. »
Thomas Dandois et Valentine Bourrat avaient questionné des séparatistes du Mouvement de libération de Papouasie (OPM), le plus important groupe séparatiste, dans la ville de Wamena. Au même moment, deux policiers avaient été tués dans une embuscade avec des séparatistes, une coïncidence malheureuse qui a sans doute provoqué le courroux des autorités locales.
Le nouveau chef de l’Etat, après sa victoire aux élections de juillet a fait des déclarations qui peuvent faire penser qu’il sera clément avec les deux journalistes. Le jeune chef d’Etat a annoncé que l’Indonésie n’avait « rien à cacher en Papouasie, »que cette région était « sûre » et qu’il n’y avait aucune raison pour ne pas ouvrir l’accès aux journalistes étrangers.
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