La Tunisie attend ce lundi les premiers résultats des élections législatives, un scrutin crucial pour ce pays, car il s’agit du bilan de trois ans de pouvoir par le parti islamiste d’Ennahda. Les premières estimations laissent voir une nette perte de vitesse de ce dernier, au profit de Nidaa Tounès, principale formation anti-islamiste, donnée en tête.
Le peuple tunisien est contraint à une longue attente pour des résultats cruciaux. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) pourrait annoncer de premiers résultats partiels dans la journée de lundi, mais elle dispose de jusqu’au 30 octobre pour prononcer son verdict définitif. Pour l’heure, des estimation assez précises on donné une idée du score à prévoir.
Selon ces résultats non officiels diffusés de l’agence de presse turque Anadolu, Nidaa Tounès pourrait avoir emporté 83 sièges (38,24 % des voix), contre 68 pour Ennahda (31,35 %). Le parti islamiste perdrait ainsi une vingtaine de sièges par rapport à 2011. Ces tendances constituent déjà un événement politique majeur pour la jeune démocratie tunisienne.
Il ressort également du scrutin qu’aucun des partis ne pourra gouverner seul. Le parti donné comme gagant, Nidaa Tounès est lui-même déjà une formation hétéroclite rassemblant aussi bien d’anciens opposants au président déchu Ben Ali que des caciques de son régime.
La Tunisie a traversé une profonde crise politique en 2013, notamment en raison de l’essor de groupes djihadistes, responsables selon les autorités de la mort de dizaines de policiers et de militaires ainsi que de deux opposants à Ennahda.
Nombre d’observateurs prévoyaient une abstention importante compte tenu des déceptions après les premières élections libres en Tunisie, et un bilan mitigé pour Ennahda. Le taux de participation provisoire est de 61,8%, soit un peu plus de trois millions d’électeurs. 4,3 millions de Tunisiens avaient voté lors de l’élection de l’Assemblée constituante en 2011. Le parti islamiste, l’autre favori du scrutin, n’a pas voulu s’avancer, excluant «de donner des prévisions de résultats» et appelant «la classe politique à la patience».
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