Le théâtre s’invite à la fête d’anniversaire de la Fondation Lejeune

Le théâtre s’invite à la fête d’anniversaire de la Fondation Lejeune

Les 20 ans de la Fondation Lejeune, célébrés d’avril 2014 à avril 2015, ne manquent pas d’évènements. Si la Fondation organise à Lyon une exposition consacrée au professeur Lejeune ainsi qu’à sa découverte révolutionnaire concernant la trisomie 21, une pièce de Fabrice Hadjadj risque de faire parler d’elle. Transhumanisme, posthumanisme ou humanisme augmenté, voilà les grands thèmes de Jeanne et les post-humains, qui se tiendra entre le 26 et le 30 novembre 2014.

 Le meilleur des mondes au théâtre

Aldous Huxley ne croyait pas si bien dire, Le meilleur des mondes n’a jamais été aussi actuel. Si nous nous interrogeons aujourd’hui pour savoir si l’androgyne est l’avenir de l’homme ou si l’humain peut gagner à être augmenté par la science, certaines réflexions qui ne raviront probablement pas les partisans acharnés du Progrès à tout prix méritent d’être entendues.

Le transhumanisme devrait permettre à l’homme de s’affranchir des contraintes de l’environnement, de se libérer de ses aliénations, en un mot, de s’extraire de sa condition humaine. Le refrain est connu. Toujours plus loin, toujours plus de consommation et de jouissance, toujours plus de progrès. L’uniformisation qui en découle n’est que la marque de la perfection atteinte.Voilà à quoi ce monde devrait ressembler :

En l’an 87 de la Démocratie Mondiale, le chant de la « Dignité et la Liberté de la Personne » est repris aux quatre coins du globe, les enfants sont alors conçus sans défauts dans des utérus artificiels grâce au soutien de firmes qui leur assurent des études et une situation. Cette vie paisible dans le meilleur des mondes possible est malheureusement troublée par Joan 304, une jeune caissière. « Un ange lui parle, la guide en une étrange mission. Il lui demande de se préserver de la contraception universelle puis de coucher –sans réticence- avec Valentin 6608, garçon qui travaille avec elle à l’hypermarché. Et la voici enceinte. Enceinte de manière sauvage, incontrôlée, déformante, comme on ne l’est plus depuis près d’un siècle. »

Une pièce nécessaire et soutenue par la Fondation Lejeune

Quels sont les enjeux d’une telle œuvre ? Fabrice Hadjadj, philosophe et auteur de cette pièce, accorde une large place au questionnement sur la dimension humaine de l’existence ainsi que la valeur de la vie. « Ce texte me semble fondamental et urgent dans ce monde qui ne semble plus reconnaître la vie comme ce qui nous est donné, mais simplement comme un matériau modulable au gré de nos fantasmes », affirme le metteur en scène.

Avec Jeanne et les post-humains, Fabrice Hadjadj nous livre donc une pièce véritablement novatrice. « Je n’ai rien inventé. A peine ai-je écrit ce drame- je l’ai plutôt transcrit. Il a suffi de se faire le sismographe du tremblement de terre à venir, de pousser d’un ou deux crans le curseur des tendances, des mutations déjà en place, et qui n’attendent pas une détermination plus forte, mais les derniers moyens et la moindre occasion de s’exécuter entièrement. » Un bon outil de réflexion en ces temps instables.

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