Paris : une marche républicaine et politique

Paris : une marche républicaine et politique

L’espace d’une journée, Paris est devenu « la capitale mondiale de la résistance contre le terrorisme ». Près de quatre millions de Français se sont rassemblés dans les principales villes du pays pour montrer que le terrorisme ne pourra pas remporter la bataille sanglante qu’il mène contre la liberté. A Paris, ce sont un 1,5 million de personnes dont des personnalités venues du monde entier qui se sont retrouvées pour exprimer leur solidarité avec les victimes. Les dirigeants de l’Union européenne, de pays africains et même d’Israël et de la Palestine étaient présents à Paris.

Dès le soir de la première vague d’attentats qui a coûté la vie de douze personnes, le mot d’ordre était la solidarité nationale. Plus de haine et de bisbilles partisanes, la France doit montrer un seul et unique visage, celui de la résistance. L’union nationale – qui a été difficile à obtenir avec le Front national – a finalement été dépassée par un mouvement plus large. Le monde entier est venu à Paris pour dénoncer la barbarie terroriste et faire passer un message explicite : « nous n’avons pas peur ».

Toute la classe politique française était réunie suivant dans un ordre quasi protocolaire la cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement venus à Paris pour afficher la solidarité de la communauté internationale. L’Union européenne a mis de côté ses doutes et ses déchirements le temps d’un recueillement très émouvant. Italie, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni… Tous étaient représentés par leur plus haute personnalité. Pas moins de huit présidents africains ont pris part au cortège et c’est le Malien Ibrahim Boubacar Keïta qui a retenu l’attention avec sa stature et son chapeau. Le Mali tout comme d’autres pays représentés à Paris sont régulièrement victimes du terrorisme. La solidarité entre les peuples victimes du fanatisme est totale.

Une solidarité plus forte que des conflits terribles. C’est ainsi que Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas se sont retrouvés à quelques mètres l’un de l’autre au premier rang. Malgré la rancœur et la haine parfois, les peuples se rassemblent pour faire face à un ennemi commun. Une telle scène difficile à imaginer s’est également déroulée avec la présence du président ukrainien Viktor Porochenko et le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov pourtant en conflit presque ouvert depuis près d’un an. Les personnalités présentes ont fait couler beaucoup d’encre, mais certains absents ne sont pas passés inaperçus.

Les Etats-Unis ont envoyé leur ministre de la Justice alors que les Alliés attendaient le président Obama. Ce dernier est venu signer le livre de condoléances à l’ambassade de France à Washington. Un geste « exceptionnel » comme le souligne l’ambassadeur de France, mais qui n’a pas su freiner toutes les interrogations quant à l’absence du président américain à Paris. Autre allié et ami de la France qui pose question : le Maroc. Les caricatures du prophète ne sont pas bien passées et il était difficile pour Mohammed VI de se faire représenter. Dommage pour la démocratie et pour des relations franco-marocaines assez distendues depuis un an. Le Maroc est pourtant un allié clef dans la lutte contre le terrorisme en France et un rapprochement entre les deux pays est jugé nécessaire par de nombreux experts afin de mener une politique anti-terroriste aussi efficace que possible.

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