En marge de la visite de François Hollande en Inde, les patrons des deux plus grandes entreprises énergétiques françaises, EDF et ENGIE, ont décroché de gros contrats dans le nucléaire, l’éolien et le solaire.
Le dossier des 6 réacteurs EPR en très bonne voie
Après le récent rachat par EDF de la branche réacteurs d’Areva, l’électricien a redémarré des négociations engagées, parfois de longue date, par l’ex-numéro un mondial du nucléaire. Son PDG, Jean-Bernard Lévy, a ainsi repris la semaine dernière en Inde le dossier du nucléaire engagé par Areva en 2009, et signé un protocole d’accord avec son homologue indien Nuclear Power Corp of India (NPCIL). Le projet avait reçu une première autorisation environnementale en 2010, mais en était resté depuis au stade des études techniques préliminaires, pour des raisons de désaccords sur les tarifs.
La certification du réacteur EPR, qui devrait être établie dans les mois qui viennent par l’agence nucléaire indienne, permettra la construction des six réacteurs nucléaires de Jaitapur, dans l’Ouest de l’Inde. Selon François Hollande, des progrès très importants ont été réalisés dans ce dossier, et les négociations devraient aboutir « d’ici un an ». Des déclarations confirmées par le Premier ministre indien Narendra Modi, qui a assuré vouloir « conclure un accord technico-commercial d’ici la fin de l’année 2016 ».
De très importantes opportunités dans les énergies renouvelables
Fidèle à ses objectifs en faveur de la transition énergétique, EDF, premier producteur d’énergies renouvelables en Europe, s’est également engagé dans l’éolien terrestre, via la signature d’une joint-venture entre sa filiale EDF Energies Nouvelles (EDF EN) et le groupe immobilier indien SITAC. Cette coentreprise, SITAC Wind Management and Development – dont EDF EN possède 50% des parts –, devrait construire d’ici la fin de l’année quatre parcs éoliens dans l’Etat du Gujarat, d’une capacité totale de 142 MW. A moyen terme, elle prévoit de lancer plusieurs projets éoliens dans les Etats du Maharastra, Rajasthan et Gujarat, d’une capacité totale de 220 MW.
L’Inde a affiché son souhait de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, avec pour objectif de produire 40% de son électricité à partir des énergies renouvelables en 2022. Le Premier ministre compte augmenter les productions solaires de son pays, et passer d’une capacité de 4 à 100 GW d’ici 2022, et de 23 à 40 GW dans l’éolien. « Les capacités de production électrique de l’Inde ne lui permettent pas aujourd’hui de satisfaire ses besoins : elle accuse un déficit de production de 7% en base, et de 9% en période de pointe. Paradoxalement, les énergies renouvelables lui permettent de réduire l’intermittence sur le réseau », souligne-t-on chez EDF EN. L’énergéticien français a également signé des accords de contribution au programme national indien de développement de « villes intelligentes ».
Le groupe ENGIE (ex GDF-SUEZ) a misé quant à lui sur le photovoltaïque, via sa filiale Solairedirect récemment acquise, qui exploite déjà des centrales solaires en Inde d’une capacité de 325 MW. Gérard Mestrallet, son PDG, a annoncé avoir remporté deux appels d’offres pour de nouveaux projets solaires dans l’Etat du Rajasthan, d’une capacité totale de 140 MW. Et ce grâce à des tarifs proposés très compétitifs, selon lui : à 64 dollars le MWh, soit 40% inférieurs à ceux proposés en Inde il y a quatre ans.
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