Le Premier ministre malaisien blanchi dans une affaire de corruption

Le Premier ministre malaisien blanchi dans une affaire de corruption

Accusé d’avoir détourné de l’argent public, le Premier ministre malaisien sort finalement blanchi de l’affaire 1MDB. Les 681 millions de dollars seraient en fait un don de la famille royale saoudienne, allié de longue date de la Malaisie et habituée à soutenir financièrement les États musulmans dans la lutte anti-terroriste.

Don personnel de la famille royale saoudienne

Le scandale 1MBD a finalement pris fin. L’examen des preuves rassemblées par l’Agence malaisienne de lutte contre la corruption a montré que cette somme était un « don personnel de la famille royale saoudienne », selon les conclusions du procureur général, Mohamed Apandi Ali. « Je suis satisfait de voir qu’il n’y a aucune preuve montrant que ce don était une forme de gratification accordée de manière corrompue », a-t-il déclaré dans un communiqué, avant de préciser qu’« aucune infraction pénale n’a été commise ». Le procureur général a indiqué qu’il allait charger l’agence anti-corruption de classer l’affaire.

Le Premier ministre malaisien, Najib Razak, a du faire face depuis juillet dernier à des accusations de corruption et de détournement de fonds publics. Il était en particulier soupçonné d’avoir utilisé l’entreprise publique 1Malaysia Development Berhad, « 1MDB », qu’il a créée en 2009, et qui a donné son nom au scandale, pour faire transiter 681 millions de dollars (environ 630 millions d’euros) vers ses comptes bancaires personnels. Des accusations que le Premier ministre a rejetées pendant des mois.

Coopération étroite entre la Malaisie et l’Arabie saoudite

Le geste n’est pas si étonnant que cela de la part de la famille royale saoudienne. Entre 1975 et 1993, le Fonds saoudien pour le développement (FSD) a versé plus de 83 millions de dollars de donations aux gouvernements successifs de Malaisie. Mais c’est réellement sous le mandat de Mahathir, le précédent Premier ministre, que les donations se sont faites plus importantes, et pour causes.
La montée de l’extrémisme dans la région a rendu plus pressant encore le besoin de développement économique et social et de coopération multilatérale entre les États musulmans. Lors d’une courte visite en Arabie saoudite en 2015, l’actuel Premier ministre malaisien avait souligné les « bonnes relations bilatérales » entre son pays et le Royaume et s’était dit « certain que cette coopération et cette bonne entente bénéficieraient aux pays et aux peuples des deux partenaires, dans de nombreux domaines ».

Lutter contre la montée de l’extrémisme en Asie du Sud-Est

Kuala Lumpur fait figure de leader dans la lutte anti-terroriste en Asie du Sud-Est. Depuis plusieurs années, le gouvernement multiplie les mesures pour lutter contre la radicalisation. En octobre dernier, il a annoncé la création d’un centre médiatique au niveau régional pour lutter contre la propagande de l’Organisation État islamique. En parallèle, 24 experts en déradicalisation ont été désignés pour mener des réflexions, développer des initiatives pour contrer la montée de l’extrémisme dans la région et veiller à la sensibilisation des plus jeunes. Les sanctions pénales ont par ailleurs été renforcées, la peine pour financement d’activités terroristes ayant été élevée à trente ans d’emprisonnement. La capitale a récemment accueilli la Conférence internationale de déradicalisation et de lutte contre l’extrémisme, au cours de laquelle le gouvernement indonésien a indiqué qu’il était en train « d’amender sa législation anti-terroriste en s’inspirant des lois malaisiennes ». Un évènement auquel a également pris part l’Arabie saoudite, dont le représentant a tenu à « exprimer sa solidarité avec la coalition contre l’extrémisme ».

La Malaisie n’est pas le seul pays à entretenir de bonnes relations avec l’Arabie saoudite et a bénéficié de son soutien. Le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, salué par Barack Obama pour son rôle dans la lutte contre la montée de l’extrémisme religieux, a bénéficié de dons de « pays amis » pour mener à bien ce combat. 1,5 milliard de dollars aurait ainsi été versé sur le compte du Fonds pakistanais de développement en 2014, année lors de laquelle le gouvernement pakistanais a mené une vaste offensive militaire et a connu le nombre d’attaques terroristes le plus faible depuis 2008. Les rumeurs parlent évidemment de la famille royale saoudienne comme du donateur probable.
Les récents évènements en Indonésie et l’arrestation de terroristes présumés en Malaisie montrent que le pays a plus que jamais besoin de soutien logistique et financier pour lutter contre la radicalisation. Un soutien que l’Arabie saoudite est prête à lui apporter, en parallèle de l’aide qu’elle a déjà fournie ces dernières années à d’autres États musulmans pour mener conjointement cette lutte anti-terroriste.

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