Le gouvernement croate a été déchu jeudi, une défaite cuisante pour le parti nationaliste HDZ, à la suite de cinq mois frappés par de multiples polémiques au sujet de l’amorce de virage à droite de cet Etat membre de l’Union européenne.
Le Premier ministre Tihomir Oreskovic, 50 ans, a indiqué après le vote au Parlement d’une motion de défiance qu’il pensait que les Croates espéraient à nouveau un scrutin.
Le résultat du vote est clair : 125 voix contre, et 15 pour, avec deux abstentions. Le gouvernement n’aura été qu’éphémère. Ce dernier avait été crée à la suite de pourparlers acharnés.
Les polémiques auront été vives durant ces cinq mois, tout ce que l’on peut attendre d’un gouvernement nationaliste : mis en avant des valeurs traditionnelles, de celles de la nation, du catholicisme, en passant par la révision des actes commis par le régime pro-nazi oustachi durant la Seconde Guerre mondiale.
Un scandale avait notamment éclaté lors de la nomination comme ministre de la Culture d’un historien jugé comme étant révisionniste, Zlatko Hasanbegovic. En Croatie, la nouvelle avait choqué, de même qu’en dehors des frontières du pays.
La commémoration de Jasenovac, décrite comme l’ « Auschwitz croate » avait également été boycottée par la minorité juive du pays, ainsi que la minorité serbe. Celles-ci voulaient ainsi protester contre la dérive à droite du gouvernement, ainsi que la tendance générale consistant à relativiser les crimes de l’ancien pouvoir oustachi.
Ce n’est pas tout, le gouvernement avait également été vivement critiqué pour sa volonté à peine cachée de mettre les médias au diapason, de maîtriser l’éducation, ainsi que pour son désir de se rapprocher des valeurs de l’Église catholique et pour avoir voulu remettre en cause l’avortement, un droit désormais acquis en Croatie.
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