D’après le quotidien français Le Monde, une cimenterie du groupe français Lafarge basée à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, s’est dédouanée de taxes au profit de l’organisation Etat islamique (EI) en 2013 et 2014 afin de pouvoir continuer ses activités durant la guerre.
Des e-mails envoyés par la direction du cimentier, qui a fusionné l’an dernier avec le suisse Holcim et a ainsi donné naissance au leader mondial du secteur LafargeHolcim, révèlent que des arrangements ont été conclus avec le groupement ultra radical en vue de poursuivre la production jusqu’au 19 septembre 2014, date à laquelle les djihadistes ont pris possession des lieux, et Lafarge a annoncé la cessation de toute activité.
Ces courriels ont ainsi été consultés et rendus publics par le site syrien proche de l’opposition Zaman Al-Wasl, avant que Le Monde ne les consulte et les relaie.
Selon le quotidien français, la société Lafarge a tenté d’assurer l’accès à son usine à ses employés grâce à des intermédiaires locaux, tout en gardant la possibilité d’utiliser des matières premières. La direction du groupe à Paris aurait était parfaitement au courant de ces échanges, Le Monde explique en effet que Lafarge passait par des intermédiaires et négociants qui vendaient du pétrole raffiné par le groupement terroriste en échange du paiement d’une licence et le versement de taxes.
Le Monde fait notamment état d’un laissez-passer tamponné par l’Etat islamique, daté du 11 septembre 2014. Ce dernier aurait permis la libre-circulation des matériaux.
Assurer la sécurité des employés
Une porte-parole du groupe LafargeHolcim a indiqué à Reuters à propos de l’affaire que la priorité de Lafarge à lépoque a été d’assurer la fermeture du site dans les meilleures conditions de sécurité.
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