Boosté par l’Euro 2016 et les Jeux olympiques de Rio, le live streaming connaît un développement exponentiel grâce, notamment, aux grands événements sportifs. La diffusion en direct attire tous les principaux acteurs du web, mais les dangers du streaming illégal demeurent importants en termes de virus et d’exposition infantile à la pornographie.
Générant 90 % du trafic mondial sur Internet, la vidéo est un outil aussi puissant que plébiscité. Avec 56 % des connexions portant sur le streaming et le live streaming, le nombre de sites offrant ces services a explosé ces dernières années afin de capter les 35 millions de Français ayant regardé une vidéo sur le web au moins une fois par mois en 2015 (dont 14,1 millions sur une plateforme illégale), selon une étude de Médiamétrie. Si le streaming traditionnel jouit encore d’une légère croissance, le live streaming est lui en plein boom, catalysé par les dernières compétitions sportives majeures. Pourtant, les risques d’infection par virus informatique restent élevés, présent sur 97 % de ces plateformes, tout comme l’apparition de publicités inopinées. Ces fenêtres « pop-up », qui mènent souvent à des contenus pornographiques, sont surtout à l’origine de 72 % des expositions d’enfants à des images inappropriées, souvent accidentelles après la consultation sur le même écran de sites jugés inoffensifs par leurs proches.
D’après un rapport de l’association Ennocence, qui lutte contre la pornographie en ligne, un mineur verrait pour la première fois des contenus réservés aux adultes en moyenne à l’âge de 11 ans. De telles expositions infantiles peuvent créer complexes, addictions et comportements déviants pouvant même aller jusqu’à l’inceste. Malgré la multitude d’images et vidéos à caractère pornographique disponibles en ligne et sans aucune forme de protection, 54,5 % des jeunes en France n’auraient jamais reçu d’informations sur les dangers d’Internet, selon l’association. La prévention des risques semble pourtant indispensable, tant le trafic sur les sites de streaming et de live streaming, légaux et illégaux, grimpe en flèche.
En 2014, 20 millions d’internautes dans le monde auraient ainsi regardé la Coupe du monde de football sur des sites de live streaming pirates. Et même si les audiences télévisuelles ont été historiquement élevées lors de l’Euro 2016 (20,8 millions de téléspectateurs lors de la finale France-Portugal, quatrième meilleure audience de l’histoire, d’après Médiamétrie), les chaines ont bien compris l’intérêt d’être présentes sur la toile. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs déjà pris le virage du live streaming via les réseaux sociaux, qui leur servent d’appât pour capter une nouvelle audience.
Twitter : une longueur d’avance dans le live streaming sportif
Lors des Jeux olympiques de Rio, la chaine américaine NBC a ainsi noué des partenariats avec Snapchat, Facebook et Instagram pour diffuser de courtes séquences auprès de leurs utilisateurs. Pour le poids lourd de la télévision US, il s’agit là non seulement d’alléger la facture d’1,23 milliard de dollars payés en droits TV, mais aussi de conquérir la frange des jeunes, qui ne regardent plus qu’épisodiquement la télé. 49 millions de personnes auraient ainsi regardé une séquence de la compétition sur Snapchat, dont la plupart via NBC, compensant la baisse de 30 % des téléspectateurs dans les salons. Du côté de France Télévisions, sur les quelque 100 millions de vidéos produites à Rio, 75 % ont été visionnées sur les réseaux sociaux comme Snapchat, Youtube, Facebook et Twitter.
Servant d’amplificateurs aux médias traditionnels, les réseaux sociaux se muent aussi progressivement en diffuseurs à part entière. Après avoir proposé plusieurs rencontres du tournoi de Wimbledon en partenariat avec ESPN et conclu des accords avec CBS News et Bloomberg pour couvrir les élections présidentielles américaines, Twitter s’apprête à frapper un grand coup le 15 septembre en retransmettant en exclusivité le premier des 10 matchs de NFL (National football league), négocié au nez et à la barbe de Yahoo, Facebook, Amazon et Verizon…
Et la plateforme aux 320 millions d’utilisateurs ne compte pas s’arrêter là, puisqu’elle serait aujourd’hui en pourparlers avec la NBA (National basketball association) et la MLB (Major league baseball). Il faut dire que les principaux acteurs du web se livrent une guerre sans merci sur le live streaming depuis le début de l’année, tous ayant annoncé le lancement ou déjà lancé leur propre service de diffusion en direct. Après l’apparition du pionnier Merkaat en février 2015, Twitter s’est empressé d’acheter Périscope un mois plus tard, avant même sa première diffusion publique. En avril 2016, Facebook a enfin ouvert sa fonctionnalité « Live », suivi en juin de YouTube avec le service « Connect ». Les acteurs historiques du web ont beau s’y être également mis (Yahoo, BitTorrent, etc.), les réseaux sociaux, et particulièrement Twitter, semblent pour l’instant tirer leur épingle du jeu.
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