Un récent rapport de l’Oxford Business Group nous indique que la Côte d’Ivoire est en passe de s’imposer comme une des principales puissances économiques d’Afrique. Soutenu par une forte croissance, l’objectif ivoirien de devenir un pays émergent vers 2020 semble plus que jamais à portée de main.
En 2016, la Côte d’Ivoire a affiché un taux de croissance de 8,5 % – ce qui en fait le pays à l’économie la plus dynamique du continent africain, devant la Tanzanie (7,2 %). Dans son dernier rapport semestriel « Perspectives économiques mondiales », la Banque mondiale rappelle également que la croissance ivoirienne moyenne sur la période 2012-2015 était de 9,3 % – soit la plus forte croissance du continent, devant l’Éthiopie (9,1 %). Il faut cependant rappeler que son niveau de développement est largement plus avancé que celui de l’Éthiopie (le PIB par habitant ivoirien est de 1 400 dollars, contre 620 dollars) ce qui rend l’effort d’autant plus honorable. « Il ressort de notre analyse que les pays qui s’en sortent le mieux sont également ceux qui disposent d’un cadre de gestion macroéconomique plus solide et d’une réglementation plus favorable aux activités commerciales », souligne Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Or, Cette tendance est loin de s’essouffler : le nouveau rapport « The Report : Côte d’Ivoire 2017 » de l’Oxford Business Group se montre très optimiste sur les perspectives de croissance de la Côte d’Ivoire. Reconnaissant que le pays affichait déjà « un taux de croissance impressionnant », le rapport annonce également un maintien de la hausse du PIB entre 8 et 10 %. Et ce malgré un cours des matières premières bien en deçà des niveaux record enregistrés entre 2011 et 2014. Pour les observateurs britanniques, surmonter la crise est une question d’organisation. « Le gouvernement a défini une stratégie claire de développement économique et, bien qu’il reste encore beaucoup à faire, les perspectives de croissance pour l’année à venir sont positives », s’est enthousiasmé le Président Directeur Général (PDG) d’Oxford Business Group, Andrew Jeffreys, dans le rapport. Cela signifie que le pays devrait connaitre une forte croissance pour la cinquième année consécutive.
Des réformes structurelles de fond
Cette réussite économique est dans un premier temps permis par des réformes structurelles ambitieuses. Le gouvernement, sous l’impulsion du président Alassane Ouattara, s’est engagé dans d’ambitieuses réformes visant à faciliter les investissements. Le nouveau code des investissements adopté en 2012 a notamment permis la création d’un guichet unique de création d’entreprises, d’une plateforme d’échanges pour centraliser les appuis des partenaires au développement de l’environnement des affaires.
En parallèle, le pays a maintenu une faible pression fiscale – elle était de l’ordre de 16,7 % du PIB pour l’année 2016. La politique monétaire du pays a permis de conserver un taux particulièrement stable. La Côte d’Ivoire a également fait le pari de l’éducation. Ainsi, le secteur a pesé pour près de 22 % du budget national en 2016 (soit une augmentation de 18 % sur un an).
Un meilleur accompagnement des entreprises
Mais la réussite ivoirienne ne serait que statistique si elle n’avait pas été accompagnée par un fort développement du tissu des entreprises locales. A ce propos, le directeur général de l’entreprise de e-commerce Jumia Côte d’Ivoire, Francis Dufay, soulignait une véritable explosion : « En 2016, nous avons observé une forte croissance dans le nombre de PME qui nous rejoignaient, particulièrement en fin d’année, à l’approche du black Friday ». Il prévoit une augmentation de 150 % du nombre de ses partenaires – la plupart des nouveaux arrivants seront des petites et moyennes structures, ce qui atteste du dynamisme du pays. Un dynamisme partagé par le secteur agricole – crucial à l’économie ivoirienne, comme il représente 22 % du produit intérieur brut, plus de la moitié des recettes d’exportation du pays et emploie les deux tiers de la population.
La Côte d’Ivoire produit principalement du café, du cacao, du manioc, des bananes ou de l’attiéké. Ses produits ont pu être mis en valeur par une vaste opération de modernisation du secteur afin de mieux intégrer les TIC. Cela permet un accompagnent des populations rurales – souvent très peu éduquées – et un renforcement des petites structures, un meilleur rendement, en même temps qu’une meilleure intégration dans les réseaux commerciaux, ce qui s’accompagne d’une diminution du gaspillage.
Résultat : l’agriculture est devenue la clé de voute du développement national. « Contrairement à une bonne partie du reste de l’Afrique de l’Ouest, où les économies stagnent ou ont du mal à se remettre de la récession, la Côte d’Ivoire a connu une expansion constante de son économie, en particulier dans les secteurs primaire et secondaire », explique le Directeur Editorial pour l’Afrique d’Oxford Business Group, Robert Tashima.
La Côte d’Ivoire, championne du continent en distinctions
Pour renforcer ces pronostics positifs, les signes de reconnaissance se multiplient. Le pays a par exemple fait un bond de 25 places au classement Doing Business de la Banque mondiale, passant de la 167e à la 142e place. A titre de comparaison, le Nigéria (première économie africaine) occupe la 169e place. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire présente l’économie subsaharienne la plus attractive pour les investissements, selon le rapport 2015 du Nielsen Africa Prospects Indicateurs (API). Le Président de la République, Alassane Ouattara, a par ailleurs reçu le prix de l’excellence par la Chambre de commerce et d’industrie française (remis à Lyon il y a quelques jours) pour l’action de développement qu’il a menée pour son pays. Il a en outre été fait Docteur Honoris Causa au sein de l’institution pour ses engagements visant à réduire le phénomène de « croissance à deux vitesses ».
Afin d’absorber sa démographie galopante, le pays a ainsi mené une politique de renforcement des infrastructures publiques qui devrait lui permettre de maintenir un rythme de croissance élevé – en particulier dans le domaine de l’énergie. La capacité de production électrique du pays devrait ainsi bondir de 2000 mégawatts (MW) en 2015, à 4000 MW en 2020, puis à 6000 MW en 2030. Akinwumi Adessina, Président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a récemment salué la vision de développement des autorités ivoiriennes : « La Côte d’Ivoire vient d’achever une année de progrès politique et économique en 2016. La BAD soutient fermement le Président Alassane Ouatara et apprécie son dynamisme qui a permis une formidable reprise économique qui affiche l’un des taux de croissance les plus élevés au monde. Nous devrons tous continuer à soutenir ce pays pour bâtir une économie plus forte ».
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