Les Kurdes en Syrie ont déclaré que le gouvernement syrien avait accepté d’envoyer son armée à la frontière nord pour tenter de mettre fin à l’offensive turque à leur encontre.
Les médias d’Etat syriens avaient précédemment annoncé que des forces gouvernementales avaient été déployées dans le nord.
L’assaut turc, lancé la semaine dernière, vise à contraindre les forces kurdes le long de la zone frontalière.
Les zones sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (SDF) dirigées par les Kurdes, principal allié des États-Unis dans la région, ont été soumises à de violents bombardements ce week-end. La Turquie a pris l’avantage dans deux villes frontalières clés.
Des dizaines de civils et de combattants ont été tués des deux côtés.
Craignant la résurgence du groupe État islamique (EI) à la suite des combats, des responsables kurdes ont annoncé dimanche que près de 800 proches de membres étrangers de l’EI s’étaient échappés d’Ain Issa, un camp situé au nord du pays, alors que des affrontements se déroulaient à proximité.
L’offensive turque et le retrait des forces américaines de la région ont suscité un tollé international, les FDS étant les principaux alliés occidentaux dans la bataille contre l’EI en Syrie.
La Turquie considère les éléments des groupes kurdes au sein de la force comme des terroristes et déclare vouloir les chasser d’une « zone de sécurité » en Syrie.
Le président Recep Tayyip Erdogan espère réinstaller jusqu’à deux millions de réfugiés syriens actuellement en Turquie dans cette zone. Nombre d’entre eux ne sont pas kurdes. Des critiques ont averti que cela pourrait conduire à un nettoyage ethnique de la population kurde locale.
L’administration dirigée par les Kurdes dans le nord de la Syrie a déclaré que l’armée syrienne se déploierait sur toute la longueur de la frontière dans le cadre de l’accord.
Ce déploiement aiderait les FDS à contrer « cette agression et à libérer les zones dans lesquelles l’armée et les mercenaires turcs sont entrés », indique le communiqué.
Ce mouvement « ouvre également la voie à la libération du reste des villes syriennes occupées par l’armée turque, telles qu’Afrin », a-t-il ajouté.
L’accord représente un changement significatif d’alliance pour les Kurdes, après avoir perdu la protection militaire de leurs partenaires américains de longue date dans la région.
Le gouvernement syrien n’a pas explicitement affirmé ce qu’il s’engagerait à faire.
Néanmoins, le chef du SDF, Mazloum Abdi, a reconnu « qu’il y aurait des compromis douloureux » avec le gouvernement Assad et ses alliés russes, dans un article du magazine Foreign Policy.
« Nous ne faisons pas croyons pas à leurs promesses. Pour être honnête, il est difficile de savoir à qui faire confiance », explique-t-il.
« Mais si nous devons choisir entre les compromis et le génocide de notre peuple, nous choisirons certainement la vie. »
L’accord fait suite à la décision surprise du président américain Donald Trump la semaine dernière de retirer des dizaines de soldats d’une poche au nord-est de la Syrie, ouvrant ainsi la voie à l’opération turque contre les combattants kurdes.
À l’époque, les SDF avaient qualifié la décision américaine de « coup de poignard dans le dos ».
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