Les Néerlandais testent (avec succès) le train à hydrogène

Les Néerlandais testent (avec succès) le train à hydrogène

Les Pays-Bas ont terminé les tests de leur première incursion dans la technologie des trains à hydrogène ce week-end, alors que la Commission européenne prépare une stratégie pour ce carburant propre qui sera dévoilée cette semaine.

Le constructeur ferroviaire français Alstom a effectué 10 jours de tests dans le nord des Pays-Bas – entre les villes de Groningue et Leeuwarden – alors que les chemins de fer néerlandais visent à suivre leur homologue allemand dans l’exploitation d’un service de train entièrement à hydrogène. En septembre 2018, la première locomotive au monde à propulsion hydrogène au monde avait quitté la gare de Basse-Saxe pour desservir la ligne Buxtehude-Cuxhaven.

Aux Pays-Bas, des tests nocturnes réussis ont permis d’affirmer les ambitions néerlandaises. Les trains ont roulé à grande vitesse, mais sans passagers, tandis que le ravitaillement en carburant a été rendu possible par la société énergétique française Engie, qui a fourni de l’hydrogène vert.

Le train Coradia iLint d’Alstom est spécialement conçu pour les lignes de train qui n’ont pas été ou ne peuvent pas être électrifiées. Les piles à combustible combinent l’hydrogène et l’oxygène pour produire de l’électricité et le seul sous-produit est l’eau. Le Coradia a une autonomie d’environ 1000 km – soit la même distance qu’un train diesel peut parcourir entre les remplissages – et, comme l’a souligné v Veldhoven, le temps de ravitaillement est au final plus court pour l’hydrogène que pour le diesel.

L’hydrogène pourrait devenir un choix populaire pour les lignes secondaires – compte tenu des coûts d’installation des lignes aériennes électrifiées – et le projet hollandais être la vitrine idéale pour l’offre d’Alstom.

Le coup de la panne ?

L’un des principaux obstacles que l’hydrogène doit encore surmonter est le coût du carburant. L’hydrogène vert est fabriqué en utilisant des énergies renouvelables – comme le solaire ou l’éolien – et les prix sont actuellement plus élevés que «l’hydrogène gris», qui est produit à l’aide de combustibles fossiles. Des réflexions sont en cours en Belgique et aux Pays-Bas afin d’utiliser l’énergie éolienne offshore excédentaire pour produire de l’hydrogène vert à grande échelle, mais tous les projets sont actuellement en phase pilote.

Voilà pourquoi l’UE dévoilera cette semaine sa stratégie pour une «alliance pour l’hydrogène propre», parallèlement à sa feuille de route industrielle tant attendue. L’exécutif de l’UE veut reproduire le succès de l’Alliance européenne de la batterie, qui a fait débloquer des millions d’euros d’investissements depuis ses débuts en 2017, et l’hydrogène pourrait bénéficier d’un cadre approuvé par Bruxelles qui assouplit les règles strictes en matière d’aides d’État.

L’intérêt de la Commission pour l’hydrogène est étroitement lié à son engagement en faveur de l’objectif de neutralité climatique de l’UE d’ici 2050, qui nécessitera des changements majeurs dans les secteurs de l’industrie et des transports. Ce dernier est, en effet, responsable d’environ un quart des émissions de gaz à effet de serre du bloc, mais, contrairement à d’autres domaines comme la production d’énergie, son empreinte carbone continue de croître.

L’hydrogène a été identifié comme une solution miracle potentielle, en particulier dans l’industrie du transport lourd, pour les camions, les équipements de construction et le transport maritime, où la batterie électrique pourrait avoir du mal à être une solution viable.

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