Le G20 gèle le remboursement de la dette des pays pauvres

Le G20 gèle le remboursement de la dette des pays pauvres

Dans un contexte de crise sanitaire et économique, les ministres des finances des pays du G20 ont décidé ce mercredi d’un moratoire sur le service de la dette de 76 pays pauvres, parmi eux une quarantaine d’États africains. « Une étape indispensable » avait déclaré un peu plus tôt le président Macron, et ce avant d’aborder la question plus épineuse de l’éventuel effacement total de cette dette. Ce moratoire concerne les créanciers publics, notamment le Club de Paris et ses vingt-deux pays membres. Les créanciers privés ont quant à eux été priés de participer à l’effort. Le FMI avait de son côté pris l’initiative le mois dernier d’alléger la dette de 25 pays pauvres pour un montant de 500 millions de dollars.

Le poids de la dette publique en Afrique a beaucoup augmenté au cours des dix dernières années, culminant avant la crise à 365 milliards de dollars. Une dette qui dans son ensemble est contractée de façon croissante envers la Chine, passant de 28 % en 2005 à environ 46 % en 2017,  selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique ; elle y construit aussi massivement des infrastructures dans le cadre des « nouvelles routes de la soie » impulsées en 2013 (Belt and Road Initiative, BRI), en accordant des prêts non conditionnés à des aspects politiques ou sociaux, pour des contrats parfois polémiques.

Si le niveau d’endettement du continent africain dans sa globalité ne suscite pas toujours l’inquiétude, ce n’est pas le cas de la dette galopante de certains pays, notamment l’Angola, l’Éthiopie et le Kenya qui concentrent 47 % de la dette du continent envers la Chine. Le cas de Djibouti est également révélateur : ce minuscule territoire à l’importance géo-stratégique de premier plan doit 82 % de sa dette extérieure à l’empire du Milieu.

Au-delà des dettes publiques ou privées, se cachent les « dettes cachées », parfois très douloureuses. C’est ainsi le cas du Mozambique qui a souffert l’année dernière d’un énorme scandale à deux milliards de dollars. Des faits qui ravivent le débat sur la question de la malgouvernance et d’une corruption ruineuse pour les pays africains.

G.M.

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