Guerre dans le Haut-Karabagh : la Turquie accusée de jeter de l’huile sur le feu

Guerre dans le Haut-Karabagh : la Turquie accusée de jeter de l’huile sur le feu

Au 11e jour de l’offensive de l’Azerbaïdjan contre les indépendantistes arméniens du Haut-Karabagh, soutenus par l’Arménie, les combats d’une rare intensité se poursuivent. Bakou et Erevan affirmaient en début de semaine avoir tué respectivement 2300 et 3500 soldats ennemis, tandis que des civils sont pris pour cible dans des bombardements incessants.

A la situation alarmante pour les Arméniens et pour l’équilibre précaire du Caucase (cf cf notre article du 29 juillet : « Regain de tension dans le Caucase Sud entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ») s’ajoute le rôle abrasif de la Turquie qui soutient l’offensive azerbaïdjanaise, à rebours de tous les appels à un cessez-le-feu. Erdogan est en effet accusé d’alimenter le front avec certaines de ses forces et des mercenaires venus de Syrie comme de Libye. Les indices s’accumulent et hier le directeur des Renseignements russes a déclaré : « La confrontation s’intensifie et tel un aimant attire des terroristes de différentes structures internationales ».

« Sans l’engagement actif de la Turquie, cette guerre n’aurait pas commencé » a accusé le premier ministre arménien Nikol Pachinian lors d’une interview donnée à l’AFP. Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu était quant à lui de visite à Bakou cette semaine pour assurer le pays turcophone musulman de l’entièreté de son soutien. Au risque d’irriter davantage ses voisins comme ses alliés de l’Otan, tout en mettant Poutine dans l’embarras.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est rendu à Ankara lundi et a appelé la Turquie à « calmer les tensions ». Des sujets de tensions qui s’accumulent, de la Libye à la Syrie en passant par la Grèce et Chypre. Cependant pour le président azerbaïdjanais Aliev comme pour Erdogan la négociation d’une trêve doit suivre le retrait militaire arménien « de chaque parcelle » du Haut-Karabagh. Soit une condition viscéralement inacceptable pour les autorités indépendantistes, comme pour Erevan qui, sous pression, s’est toutefois dite prête à négocier.

Au premier plan diplomatique, la Russie, les États-Unis et la France forment depuis les années 90 le « groupe du Minsk » et jouent un rôle de médiateur dans le conflit. Leur appel au cessez-le-feu a jusqu’à présent été couvert par le fracas de l’artillerie et leur inquiétude grandit face à « la menace inacceptable pour la stabilité de la région ».

G.M.

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