Russie, Chine, cohésion interne, terrorisme ou encore redynamisation du lien transatlantique malmené par Trump : voici le haut de la liste des préoccupations actuelles de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. Les ministres des Affaires étrangères des trente pays membres se sont réunis virtuellement mardi et mercredi afin de réfléchir autour d’un rapport qui a été remis la semaine dernière à Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’alliance. Pour l’Otan, il s’agit de redéfinir ou d’actualiser sa stratégie à l’horizon 2030, alors que depuis l’adoption en 2010 du concept stratégique actuel « l’environnement de sécurité auquel nous sommes confrontés a changé fondamentalement » a déclaré M. Stoltenberg.
La Russie demeure la préoccupation principale de l’alliance et a été dénoncée à plusieurs titres : la persistance de son rôle déstabilisateur en Ukraine, mais aussi son interventionnisme en Biélorussie, en Moldavie et en Géorgie. Le renforcement militaire russe, en particulier nucléaire, constitue un autre sujet d’inquiétude. « Nous constatons que la Russie viole et sape les traités, elle déploie de nouvelles armes » a dénoncé le secrétaire général. Non loin derrière le rival historique, la Chine est posée comme un autre enjeu stratégique prioritaire, à la fois sur le plan économique et militaire « où elle investit massivement dans de nouveaux armements ».
Au-delà de défis internes posés notamment par le rôle turbulent adopté par la Turquie d’Erdogan, la relation entre les États-Unis et ses alliés européens est un enjeu essentiel. « Il nous faut redynamiser le lien transatlantique, notamment en reconnaissant que le renforcement des efforts de défense des Européens renforce l’Alliance et le partenariat transatlantique » ont écrit dans un communiqué commun les ministres des Affaires étrangères français et allemand, MM. Le Drian et Maas.
L’élection aux États-Unis de Joe Biden fait souffler un vent d’espoir, un vent chaud suite aux turbulences de la période Trump. Après sa prise de fonction le 20 janvier prochain, le futur président américain aura le choix de rassurer ses alliés quant à l’engagement actif de l’Amérique au sein de l’alliance. Il a d’ores et déjà été cordialement invité au prochain sommet de l’Otan qui devrait se tenir au premier semestre 2021 à Bruxelles, pendant lequel devrait être présentée la version finale de la stratégie 2030.
G.M.
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