De la Russie à la Birmanie, nouvelle salve de sanctions européennes

De la Russie à la Birmanie, nouvelle salve de sanctions européennes

Suite à la condamnation en Russie de l’opposant Alexeï Navalny, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont d’abord exprimé leur indignation fin janvier, avant de décréter en début de semaine un nouvelle série de sanctions qui font débat. Réunis à Bruxelles lundi dernier, ils ont dans la foulée décidé d’autres sanctions contre le régime de Maduro au Venezuela, ils en ont envisagé de nouvelles à l’encontre du pouvoir biélorusse, tout en déployant de toutes premières contre les militaires putschistes en Birmanie.

Si ces dernières ne font pas débat sur le fond, contrairement aux complexités et aux lourdes implications du dossier russe, ce sont plutôt les moyens qui laissent dubitatifs : gel des avoirs des personnes visées, qui comme souvent auront probablement pris le temps de s’en prémunir, et interdiction de voyage de l’UE… parfois décrite avec une certaine lucidité teintée de sarcasme comme une simple privation de vacances sur le vieux continent… Tandis que certains constatent la faiblesse des moyens et le plus souvent l’absence de conséquences significatives, d’autres s’interrogent sur la légitimité comme la pertinence politique de cette inflation de sanctions au nom des Droits de l’Homme.

Sanctions symboliques contre rhétorique trompeuse

Pour revenir au cas de la Russie, les commentaires dans la presse s’accordent pour parler de sanctions plutôt symboliques. Sont visés quatre hauts responsables russes qui sont intervenus dans « l’arrestation, le jugement et l’emprisonnement de Navalny ». Des hauts fonctionnaires qui ne sont que de simples exécutants aux ordres. Les oligarques russes proches de Poutine sont quant à eux épargnés. Selon un diplomate européen cité par Le Figaro, les sanctions supplémentaires contre la Russie « ne sont pas une politique. Elles ne changent pas un régime. Il faut avoir d’autres moyens d’action ». Oser d’autres moyens ayant un réel impact, ou au contraire mettre le bémol sur certaines leçons de morale parfois perçues comme des ingérences ?

Quoiqu’il en soit les contentieux géopolitiques entre l’UE et la Russie demeurent profonds, notamment depuis l’annexion de la Crimée en 2014, ou encore le développement d’une guerre de l’ombre dans le cyberespace. Ce mercredi, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, s’est offert le plaisir de répondre sèchement aux Américains et aux Européens à l’occasion de la réunion virtuelle du Conseil des droits de l’homme de l’Onu : « Malheureusement, malgré la pandémie et le cruel besoin de consolider nos efforts, des collègues occidentaux n’ont pas l’intention de réviser leurs politiques égoïstes et de renoncer à des approches basées sur la force et des méthodes illégales de chantage et de pression. » Il a également dénoncé « la politisation de questions humanitaires », tout en ignorant la substance des critiques occidentales.

G.M.

Crédit photo: Pietro Naj-Oleari (licence Creative Commons)

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