Inquiétants mouvements de troupes à la frontière entre l’Ukraine et la Russie

Inquiétants mouvements de troupes à la frontière entre l’Ukraine et la Russie

La tension s’est de nouveau vivement accrue à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, dans la région du Donbass où des séparatistes pro-russes sont appuyés par le Kremlin. D’importants mouvements de troupes russes ont alarmé les autorités ukrainiennes qui dénoncent la présence d’environ 80.000 hommes à ses frontières. Environ une moitié serait stationnée en Crimée, qui a été annexée par la Russie en 2014. Globalement le contexte s’est tendu ces derniers mois : la trêve conclue l’été dernier entre les séparatistes et les forces ukrainiennes a été brisée par des combats sporadiques ayant fait plusieurs dizaines de morts.

L’Ukraine craint que la Russie trouve un prétexte pour l’attaquer et hier elle s’est de nouveau tournée vers l’Otan qu’elle aspire à intégrer au plus vite. Des discussions ont eu lieu hier au siège de l’alliance à Bruxelles avec le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba et le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken.

« Le renforcement militaire considérable de la Russie est injustifié, inexplicable et profondément préoccupant. La Russie doit mettre fin à ce renforcement militaire en Ukraine et autour de l’Ukraine, arrêter ses provocations et cesser toute escalade immédiatement » a déclaré le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. La veille, les ministres des Affaires étrangères du G7 publiaient un communiqué qui réaffirme leur « soutien inébranlable à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnue».

L’agressivité non assumée de la Russie

Si l’Otan s’affiche résolument du côté de l’Ukraine, elle demeure floue sur sa perspective d’adhésion, que souhaite voir se concrétiser le président ukrainien Volodymyr Zelensky afin d’envoyer un « vrai signal » à la Russie. Celle-ci refuse bien-entendu de voir l’Otan, ennemie historique, progresser à ses frontières, idée qui par ses implications géopolitiques ne fait d’ailleurs pas consensus. Toutefois, les velléités belliqueuses russes, non assumées officiellement malgré une documentation abondante sur son indubitable activisme, continuent d’inquiéter. Et anecdotiquement d’exaspérer quand le Kremlin renverse la charge et accuse les Ukrainiens de « dangereuses actions provocatrices » à l’encontre des séparatistes. De même quand il regrette la militarisation accrue d’un pays qu’il continue d’agresser. En parallèle la Russie distribue des centaines de milliers passeports russes dans le Donbass, renforçant pas à pas une base pour prétexte à une invasion de cette région majoritairement russophone.

Mardi en fin de journée on apprenait que Joe Biden avait eu une longue conversation téléphonique avec son ennemi déclaré Vladimir Poutine, qu’il avait qualifié de « tueur » il y a quelques semaines. Le président américain a proposé une rencontre dans pays tiers au cours des prochains mois, ce que le Kremlin a déclaré étudier. Dans le même temps le président ukrainien Zelensky chercherait à rencontrer Emmanuel Macron cette semaine et à convaincre la diplomatie européenne de faire preuve de solidarité pour « calmer le Kremlin ».

G.M.

Crédit photo : ВО Свобода (licence Creative Commons)

Laisser un commentaire

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.