Les JO de Tokyo auront surmonté bon nombre d’obstacles. D’abord repoussés d’un an en raison de la pandémie du Covid, les Jeux ont plusieurs fois été menacés d’annulation, avant de connaître des limogeages en série. Mais rien n’aura réussi à éteindre la flamme, pas même l’éviction de l’artiste Keigo Oyamada jeudi 22 juillet en charge de la cérémonie d’ouverture. Le CIO préfère réaffirmer les valeurs de l’olympisme : la solidarité et l’inclusion… 2021 oblige
On pourrait comparer l’organisation des JO de Tokyo au tournage du film Apocalyspe Now de Francis Ford Coppola. Un chaos artistique, sanitaire et financier, dans lequel tout le monde perd pied, mais qui finalement trouve une fin heureuse et produit un spectacle unique en son genre. C’est en tout cas ce que l’on peut souhaiter à cette édition qui aura connu, jusqu’à la dernière minute, bien des aléas.
Après l’ancien Premier ministre Yoshiro Mori, le directeur artistique Hiroshi Sasaki, le compositeur Keigo Oyamada, c’est donc au tour du comédien et metteur en scène Kentaro Kobayashi d’être évincés des JO par le comité d’organisation. Kobayashi était en charge de la coordination du spectacle d’ouverture, qui aura lieu ce soir, et s’est vu limogé… hier. En cause: de vieilles plaisanteries douteuses sur la Shoah dont il est l’auteur, et qui ont récemment refait surface.
Dans un communiqué, l’artiste s’est platement excusé : « Ce sketch que j’avais écrit contenait des reparties qui étaient extrêmement inappropriées ». Le comité n’a pas tardé à réagir. « Nous avons appris que lors d’une performance artistique passée », Kentaro Kobayashi « avait usé d’un langage moqueur au sujet d’un fait historique tragique », a déclaré l’actuelle présidente du comité d’organisation des JO, Seiko Hashimoto, à la presse. « Le comité organisateur a décidé de démettre Kentaro Kobayashi de ses fonctions ».
Citius, Altius, Fortius… Communis
Hasard du calendrier ? Mardi 20 juillet, le Comité international olympique (CIO) modifiait sa devise en y incluant le mot « Ensemble ». L’ancienne devise de l’olympisme, proposée par l’homme d’église français Henri Didon et adoptée par Pierre de Coubertin à la fin du 19ème siècle, est ainsi devenue : « Plus vite, plus haut, plus fort – Ensemble ».
Pour cette édition, le comité organisateur ne tolérera donc, de près ou de loin, aucune espèce de discriminations. Accusations de harcèlement, propos sexistes, blagues sur le handicap, le dérapage n’aura pas droit de cité. Surtout, le Comité ne veut plus faire de vague, confronté qu’il est au contexte, unique dans l’Histoire des JO, de la pandémie, entraînant l’instauration d’importantes mesures sanitaires.
Emmanuel Macron : « Soutenir l’olympisme »
Mais rien ne saura entamer la magie des Jeux dont la cérémonie d’ouverture vient de démarrer. Au plus grand plaisir des 11 000 sportifs qui vont concourir cette année pour un total de 33 sports, avec au programme cinq nouveautés: le baseball, l’escalade, le karaté, le surf et le skateboard. A leur disposition, 42 sites de compétitions situés dans la zone Héritage et la zone de la Baie de Tokyo. A 23h (heure locale), les jeux seront officiellement ouverts par Naruhito, l’Empereur du Japon, et la vasque olympique s’enflammera vers 23h30.
Le tout en présence du président de la République Emmanuel Macron qui sera présent « pour soutenir l’olympisme », avec l’espoir que les athlètes français rapportent « un maximum de médailles ». Qui réussira donc à les remporter du côté de la délégation française ? Parmi les favoris, on peut compter les judokas Teddy Riner et Clarisse Agbegnenou, les athlètes Kevin Mayer, Renaud Lavillenie, Vincent Luis, ou encore Mélina Robert-Michon, le nageur Florent Manaudou ou la coureuse cycliste Pauline Ferrand-Prévot. La délégation s’est fixé un objectif total de 40 médailles.
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