Le Kazakhstan célèbre ses 30 ans d’indépendance

Le Kazakhstan célèbre ses 30 ans d’indépendance

Le Kazakhstan s’apprête à fêter le 16 décembre les 30 ans de son indépendance. L’occasion de revenir sur le chemin parcouru de ce pays pivot, situé au carrefour de l’Europe, de la Chine et du monde musulman, et qui a su entreprendre des réformes économiques audacieuses et se faire respecter de la communauté internationale à travers une géopolitique agile et multivectorielle.

Le Kazakhstan parachève une transition économique réussie

Le drapeau du Kazakhstan représente un aigle des steppes, sur fond bleu azur, surplombé d’un soleil d’or à 32 rayons. A l’image de cet astre, le pays se vante de jouer un rôle charnière en Asie centrale et de constituer un centre stratégique dans l’espace eurasiatique. Une fierté plutôt « méritée », à l’heure où Nur-Sultan s’apprête à célébrer en grande pompe, le 16 décembre prochain, les 30 ans de son indépendance. Après 260 ans d’empire tsariste puis d’Union soviétique, le Kazakhstan a retrouvé il y a trois décennies son indépendance, et avec une certaine forme de prospérité et d’influence. Noursoultan Nazarbaïev, premier président du pays et père fondateur d’une nation composite et multiconfessionnelle, a œuvré pour que le Kazakhstan passe d’une économie planifiée, centralisée et dirigée par un gouvernement au parti unique à une économie de marché et à un système multipartite avec un parlement bicaméral.

L’ouverture de son économie a permis à cet État de se hisser au 51e rang pour l’indice de développement humain (IDH) des Nations unies en 2020 (contre 76e en 1999), soit le plus élevé des pays de la Communauté des États indépendants (CEI). Avec un PIB avoisinant les 170 milliards de dollars selon la Banque mondiale, le Kazakhstan peut se targuer d’entretenir un climat des affaires favorable aux investissements directs étrangers (IDE) – dont la moitié proviennent de l’Union européenne (Pays-Bas et France en tête) ; le pays se classait en 2019 au 28e rang dans le rapport « Doing Business ». Ayant adhéré à l’OMC en 2015, le Kazakhstan joue par ailleurs un rôle crucial dans la mise en œuvre des Nouvelles routes de la Soie (« Belt and Road Initiative »), qui représente 70 % du trafic transitant entre la Chine et l’Europe. Le pays poursuit la libéralisation de son économie et mène une action de privation auprès de 700 entreprises publiques dans plusieurs secteurs clés de l’économie, notamment le pétrole et le gaz, l’énergie et les infrastructures.

Une géopolitique pacifiste et multi-vectorielle

Devenue la locomotive économique de la région, le Kazakhstan s’invite par ailleurs dans le concert des nations et devient en 2017 le premier pays d’Asie centrale à être élu en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Figure de proue du mouvement mondial de dénucléarisation, l’État kazakh, aujourd’hui dirigé par Kassym-Jomart Tokayev, s’efforce d’assurer la sécurité de ses concitoyens :  le 29 août 1991, le Kazakhstan ferme le site d’essais nucléaires de Semipalatinsk, renonçant au quatrième plus grand arsenal nucléaire du monde et contribuant à la création du Traité de la Zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale en 2009. Le Kazakhstan a déjà accueilli deux cycles de négociations nucléaires avec l’Iran, s’efforçant en matière de politique étrangère de créer les conditions de règlement pacifique des conflits, comme lors de la crise ukrainienne, et de s’inscrire dans une intégration régionale continue (Organisation de coopération de Shanghai (OCS), Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) etc.).

Sur le plan intérieur, le pays, parfois pointé du doigt par les ONG de défense des droits humains, effectue une transition progressive et contrôlée vers la démocratie. Depuis 2019, le président Kassym-Jomart Tokayev s’est engagé à accélérer les nouvelles réformes visant à moderniser le système politique et à garantir la protection des droits de l’homme. Elles comprennent l’abolition de la peine de mort décrétée le 2 janvier 2021, la création du Conseil national de la confiance publique, un organe consultatif placé sous l’autorité du président et chargé de mener un dialogue ouvert avec les représentants du public, la formalisation juridique d’un institut d’opposition parlementaire et aussi un quota de 30% de femmes et de jeunes à inclure dans les listes de candidats des partis politiques.

La France reste à ce jour, au sein de l’Union européenne, le plus important partenaire politique et économique du Kazakhstan et va célébrer avec ce dernier en janvier prochain les 30 ans de leurs relations diplomatiques.

 

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