Emmanuel Macron a reçu le Premier ministre britannique Rishi Sunak vendredi dernier pour un 36e sommet franco-britannique. Immigration irrégulière, guerre en Ukraine, coopération militaire et politique énergétique ont été au cœur des échanges et des décisions.
Du fait du Covid et de vents contraires dans la relation bilatérale, un tel sommet n’avait pas eu lieu depuis 2018. Sans l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, le rapprochement a sans aucun doute été plus aisé. « C’est un moment de retrouvailles, de reconnexion et un nouveau départ », s’est réjoui le président français Emmanuel Macron. Si la déclaration conjointe a placé la question de l’immigration irrégulière en avant dernière place des sujets abordés, il ne fait pas de doute que c’était pourtant une des préoccupations prioritaires, ou du moins le premier sujet de discorde à traiter.
Un front commun contre l’immigration irrégulière
« En 2022, ce sont plus de 1 300 traversées d’embarcations de fortune que nous avons empêchées. Ensemble, nous avons démantelé 55 filières de criminalité organisée et procédé à plus de 500 arrestations » a rappelé Macron. A l’avenir, il s’agit de dépasser les différends pour se concentrer sur l’augmentation du « taux d’interception » de migrants traversant la Manche, qui ne cesse de battre des records. Et n’a cessé également de créer des tensions entre les deux voisins.
Dans le cadre de la lutte contre l’immigration illégale et le trafic florissant des passeurs, le Royaume-Uni s’est engagé à verser à la France une contribution de 541 millions d’euros pour les trois prochaines années. Les deux pays ont également décidé d’engager 500 agents supplémentaires qui patrouilleront sur le littoral français, appuyés par de nouveaux moyens technologiques de surveillance. La mesure surprise issue de cette rencontre est l’ouverture évoquée, dans le Nord de la France, d’un centre de rétention destiné à accueillir les migrants irréguliers. Selon la déclaration conjointe, il « contribuera considérablement à améliorer le nombre de retours et à prévenir les nouvelles tentatives de traversée ». Pas plus de détail n’a été communiqué pour l’instant.
La nécessité d’une coopération militaire et énergétique
Au-delà de la guerre en Ukraine et des moyens pour sa défense, Macron et Sunak ont annoncé vouloir relancer la coopération militaire franco-britannique. Il a été question du projet commun de futurs missiles anti-navire et de croisière. Il s’agit également de renforcer l’intégration et l’interopérabilité des forces armées, en cherchant d’autres domaines de coopération. En parallèle, nécessité a été soulignée d’accroître la coopération industrielle, notamment en travaillant sur « la résilience industrielle, les risques pour les chaînes d’approvisionnement, les composants et matériaux critiques et essentiels, les compétences ».
Dans le domaine de la coopération énergétique, les « investissements croisés en matière d’énergies renouvelables » ont été mis en avant, tout en accélérant sur le nucléaire, dans le but final d’abandonner les énergies fossiles. EDF construit actuellement deux réacteurs outre-Manche, il a été question d’un troisième. Globalement, il est apparu essentiel aux deux dirigeants de renforcer un partenariat énergétique afin de sécuriser leurs approvisionnements.
G.M.
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