La Finlande entre dans l’Otan, sans la Suède

La Finlande entre dans l’Otan, sans la Suède

La Finlande est devenue mardi le 31e membre de l’Otan, quatre jours après l’approbation du Parlement turc, et une semaine après celle du Parlement hongrois. Les deux pays retardent toujours l’adhésion de la Suède.

Les deux voisins d’Europe du Nord avaient demandé leur adhésion conjointe en mai 2022, suite au déclenchement de l’offensive russe en Ukraine. Leur vœu d’intégrer l’alliance militaire avait été très tôt frustré par la Turquie d’Erdogan, qui réclame toujours à la Suède l’extradition de « terroristes » kurdes. « Le président Poutine avait pour objectif déclaré avec l’invasion de l’Ukraine d’affaiblir l’Otan. Il obtient l’exact opposé », s’est réjoui Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan.

La Finlande, ce sont 1300 km de frontière avec la Russie, c’est aussi une armée européenne conséquente composée de 280 000 militaires en temps de guerre, et de 870 000 réservistes. Le pays compte en outre 1500 pièces d’artillerie, ce qui fait sans doute pâlir d’envie l’Armée de terre française, largement sous-dotée, même si la qualité est souvent mise en avant (lire à ce sujet le constat effarant publié par le Figaro : « « Seulement 40 pièces d’artillerie disponibles » : quel est vraiment l’état des stocks de l’armée française ? »).

Le président finlandais Sauli Niinistö a remercié les États membres et a de nouveau déclaré souhaiter l’adhésion de la Suède « le plus vite possible ». « La Finlande sera un allié fort et compétent » a-t-il ajouté. Le gouvernement finlandais a quant à lui déclaré que « l’adhésion à l’Otan renforcera la sécurité de la Finlande et améliorera la stabilité et la sécurité dans la région de la mer baltique et en Europe du Nord ».

Des « contre-mesures » russes à venir

Si la Turquie a fini par consentir à l’adhésion de la Finlande, sa fermeté reste de mise en ce qui concerne la Suède. « Il n’y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes », a rappelé le président Erdogan, mentionnant le nombre de 120 demandes d’extradition restées lettre morte. Selon Ankara, la Finlande aurait pris des mesures concrètes dans ce domaine et a répondu à une autre de ses exigences, la libération des exportations de matériel de défense.

La réaction russe à l’adhésion de la Finlande n’a sans surprise pas tardé. Le Kremlin a prévu des « contre-mesures ». Le ministère russe des Affaires étrangères a de son côté annoncé le renforcement des capacités militaires dans l’Ouest et le Nord-Ouest. Les outrances ont été déléguées cette fois-ci à l’ambassade de Russie à Stockholm, qui sur son site et les réseaux sociaux menaçaient la semaine dernière : « Si quelqu’un croit encore que cela améliorera d’une manière ou d’une autre la sécurité de l’Europe, vous pouvez être sûrs que les nouveaux membres du bloc hostile deviendront une cible légitime pour les mesures de rétorsion de la Russie, y compris les mesures militaires ».

Sans que ses intentions soient claires au sujet des activistes kurdes réclamés par Erdogan, la Suède espère adhérer à son tour à l’Otan cet été, avant le prochain sommet de l’alliance en juillet.

G.M.

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