L’Europe relance son industrie des semi-conducteurs

L’Europe relance son industrie des semi-conducteurs

Un accord sur la production de semi-conducteurs a été conclu par le Parlement, le Conseil des États membres et la Commission de l’Union européenne. Le « Chips Act » prévoit pas moins de 43 milliards d’euros d’investissements.

À la suite des États-Unis, l’Europe souhaite impulser un quadruplement de sa production de semi-conducteurs d’ici 2030, pour atteindre 20 % du marché mondial. Un horizon proche qui devrait voir le doublement de la consommation de ces composants électroniques omniprésents. De fortes tensions sont apparues sur le marché depuis la pandémie de Covid, au point de provoquer en 2021 des pénuries pour les nombreuses industries consommatrices de composants électroniques, notamment dans le secteur automobile. En arrière-plan, le risque de guerre entre la Chine et Taïwan a avivé la volonté des pays européens de moins dépendre d’une production essentiellement située à Taïwan et en Corée du Sud.

« L’Europe prend son destin en main, s’est félicité Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur. En maîtrisant les semi-conducteurs les plus avancés, l’UE deviendra une puissance industrielle sur les marchés du futur ».

Anticiper les crises futures

43 milliards d’euros d’investissements publics et privés renforceront les capacités de production de l’UE d’ici 2030. « Le paquet lui-même devrait entraîner des investissements publics et privés supplémentaires de plus de 15 milliards d’euros » lit-on dans le communiqué. Avec ce plan très attendu qui avait été dévoilé en février 2022, la Commission européenne assouplit l’encadrement strict des aides d’État. Une orthodoxie qui lui a souvent été reprochée, car elle empêche une politique industrielle volontariste. L’urgence l’aura poussée au pragmatisme.

« Le règlement sur les semi-conducteurs définit les conditions d’octroi d’aides d’État à des installations « premières du genre », appelées « mega-fabs », explique un article d’Euractiv. Ces mega-fabs pourraient être conçues à diverses fins, telles que la conception, le conditionnement et la fabrication de semi-conducteurs ». Le paquet législatif sur les semi-conducteurs établit également un mécanisme de prévention et de gestion des crises de la chaîne d’approvisionnement.

Un succès massif aux États-Unis

Les États-Unis avaient décidé en août 2022 d’une relance de leur industrie des semi-conducteurs par le « Chips and Science Act ». La part des États-Unis dans la production mondiale de semi-conducteurs était en effet tombée de 37 % en 1990 à 12 % actuellement. Un plan à 52 milliards de dollars a été monté en soutien à la construction de 23 nouvelles usines et l’expansion de 9 existantes.

« La mission semble réussie avec 204 milliards de dollars d’investissements annoncés entre août 2022 et la mi-avril, deux fois plus qu’en 2021 », lit-on dans Siècle Digital. Couplé à l’Inflation Reduction Act et son paquet de mesures protectionnistes, le Chips and Science Act avait de notre côté de l’Atlantique entraîné la crainte d’une fuite des entreprises situées en Europe vers l’Amérique du Nord. L’Union européenne se devait de répondre. En conséquence, l’entrerpise Intel a d’ores et déjà annoncé son intention d’investir jusqu’à 80 milliards de dollars dans l’UE au cours des dix prochaines années.

G.M.

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