Un G7 en présence de l’Ukraine, de l’Inde et du Brésil

Un G7 en présence de l’Ukraine, de l’Inde et du Brésil

Un sommet très politique du G7 vient de se clore à Hiroshima. Comme cela a déjà été le cas lors des précédents rassemblements, les enjeux économiques ont été placés au second plan. La question du soutien à l’Ukraine a d’autant plus occupé les esprits que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était présent pour de nombreuses rencontres bilatérales.

La guerre en Ukraine et les tensions croissantes avec la Chine ont transformé – ou augmenté – la teneur des discussions entre les sept démocraties les plus industrialisées au monde et leurs invités. Les questions économiques occupent toujours une place importante dans le communiqué commun, mais la priorité de ce G7 était clairement diplomatique. Pour l’Ukraine et ses soutiens, il s’agissait surtout de saisir une opportunité de dialogue avec l’Inde et le Brésil, puissances invitées qui entretiennent de bonnes relations avec la Russie. Étaient également présents la Corée du Sud, le Vietnam, l’Australie et les îles Cook, en tant que représentantes des îles du Pacifique.

Zelinsky rencontre Modi mais râte Lula

Les dirigeants du G7 ont promis dès vendredi de nouvelles sanctions économiques contre la Russie : « Nous priverons la Russie de la technologie du G7, des équipements industriels et des services qui soutiennent sa machine de guerre ». Il s’agit d’empêcher « environ 70 entités en Russie et dans d’autres pays de recevoir des biens exportés américains ». Le G7 va continuer de limiter les revenus énergétiques russes et a décidé de travailler à restreindre son commerce de diamants, comme l’explique un article des Échos.

Du côté de la diplomatie, le président ukrainien a eu un agenda très chargé. Zelensky s’est notamment entretenu avec le Premier ministre indien Narendra Modi, qui a déclaré que son pays fera « tout son possible » pour trouver une solution au conflit. L’Inde a jusqu’à présent refusé de condamner l’agression russe et entretient des relations économiques et militaires étroites avec la Russie.

La rencontre entre Zelinsky et Luiz Inacio Lula da Silva, son homologue brésilien, était très attendue. Le chef d’État brésilien avait trainé des pieds pour condamner l’agression russe et, au-delà des considérations géo-politiques, le Brésil a lui aussi des liens économiques importants avec la Russie. On apprenait toutefois dimanche soir que les deux hommes n’avaient pas pu se rencontrer. Des raisons d’agenda trop chargé du côté ukrainien ont été évoquées, ce qui a laissé Lula « contrarié ». Il a toutefois douté de l’utilité de ce dialogue car « pour l’instant, ils (Zelinsky et Poutine) sont tous deux convaincus qu’ils vont remporter la guerre ».

Une région indopacifique « libre et ouverte »

Autre préoccupation de premier ordre pour les pays membres du G7, la Chine. Un nouvel appel à « faire pression sur la Russie pour qu’elle cesse son agression » a été lancé. Les pays du G7 ont en outre insisté dans leur communiqué sur l’importance de la « résilience économique », qui exige de moins dépendre de la Chine pour nombre de produits essentiels. Cela implique également de « lutter contre les pratiques malveillantes afin de protéger les chaînes d’approvisionnement mondiales contre l’ingérence, l’espionnage, les divulgations illicites de renseignement et le sabotage sur la toile ».

Le G7 affirme vouloir des relations « constructives et stables » et ajoute qu’« une Chine en pleine croissance qui respecte les règles internationales serait d’un intérêt mondial ». Cependant ses membres ont réaffirmé « la nécessité d’une région indopacifique libre et ouverte ». « Les revendications maritimes expansionnistes de la Chine en mer de Chine méridionale n’ont aucun fondement juridique et nous sommes opposés aux activités de militarisation menées par la Chine dans cette région », ont-ils rappelé.

« Les décisions débattues et adoptées au sommet du G7 d’Hiroshima visent à un double endiguement de la Russie et de la République populaire de Chine », a réagi Sergueï Lavrov depuis Moscou. Il n’y a pas de quoi s’en étonner pour la Russie. Quant à la Chine, cela dépendra des décisions de Xi Jinping. Va-t-il mettre en péril la stabilité de la Chine pour un Donbass russe et la conquête extrêmement coûteuse de Taïwan ?

G.M.

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