Les relations entre Londres et Doha sont au beau fixe : la visite diplomatique du Cheikh Al-Thani à Londres a été l’occasion de resserrer des liens économiques et diplomatiques entre les deux monarchies.
Symbolique. Alors que le Qatar fait, depuis maintenant plus d’un an, l’objet d’un blocus économique et diplomatique de la part de l’Arabie saoudite et de ses alliés (Émirats arabes unis, Égypte et Bahreïn), la Première ministre britannique, Theresa May, s’est longuement entretenue avec le cheikh qatari Tamim ben Hamad Al Thani ce mardi 24 juillet. Une réception à Downing Street, qui a été l’occasion de parler prospérité mutuelle entre les deux pays, coopération en matière de défense et de sécurité, ou encore stabilité régionale.
Une coopération dans tous les domaines
Les deux dirigeants se sont montrés confiants sur la force de leurs relations commerciales, a rapporté un porte-parole de Theresa May, se félicitant du fait que la moitié des 5 milliards de livres sterling que Doha a promis d’investir au Royaume-Uni en 2017 ait déjà été allouée à des projets sur le territoire britannique. Ils sont également tombés d’accord sur l’importance de renforcer leurs investissements mutuels, le Qatar s’engageant à investir davantage en dehors de la seule zone de Londres.
Prenant l’exemple du récent accord portant sur la vente d’avions de chasse Typhoon, un contrat évalué à 6 milliards de livres, Theresa May et Tamim ben Hamad Al Thani se sont félicités des bonnes relations de leurs pays en matière de défense et de sécurité. La Première ministre anglaise s’est engagée à poursuivre les efforts du Royaume-Uni pour aider le Qatar à organiser la prochaine Coupe du monde de football, vantant l’expérience de son pays dans ce domaine. Enfin, les deux leaders se sont accordés sur la nécessité d’intensifier leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme et ont reconnu l’importance de s’attaquer aux racines idéologiques de ce fléau.
À propos de la stabilité régionale du Moyen-Orient, Theresa May a réitéré sa forte volonté de voir restaurer l’unité du Conseil de Coopération du Golfe, mise à mal par le blocus déclenché par Riyad et ses alliés du quartet en juin 2017. La sécurité de la région n’est pas différente de notre propre sécurité, aurait assuré la Première ministre britannique à son homologue qatari. De fait, les relations entre Londres et Doha plongent leurs racines dans une riche histoire commune.
Une relation historique très étroite
Si la présence britannique au Qatar remonte à 1868, c’est en 1916 qu’un premier traité est signé entre Abdullah ben Jassim al-Thani et la Grande-Bretagne : en échange de la protection militaire britannique, le Qatar renonce alors à son autonomie en matière d’affaires étrangères. À partir de 1949, année de l’ouverture de la première ambassade anglaise à Doha, les relations entre les deux pays ne cesseront de se renforcer.
Sur le plan militaire, tout d’abord. En novembre 2014, les deux pays concluent un accord de coopération en matière de défense, qui mènera à l’ouverture d’une base de la Royal Air Force à quelques encablures de Doha. C’est de cette base que décolleront les avions britanniques participants aux opérations en Afghanistan, en Irak et, plus récemment, contre le groupe État islamique en Irak. Les cadets de l’armée qatarie sont, chaque année, entraînés à l’Académie militaire royale de Sandhurst, comme le fut l’actuel souverain, Tamim ben Hamad Al Thani.
Mais c’est sans aucun doute sur le plan commercial que la coopération entre les deux pays est la plus fructueuse. Chaque année, leurs échanges commerciaux et en termes d’investissements s’élèvent à environ 5 milliards de livres sterling. En mars 2013, le Qatar a accepté d’investir quelque 10 milliards de livres en direction de secteurs clés de l’économie britannique. Parmi d’autres investissements, Doha a des parts dans la centrale nucléaire de Hinkley Point, l’aéroport international de Heathrow, la banque Barclay, la chaîne Sainsbury’s ou encore les grands magasins Harrods.
Vulgaire tentative d’agit-prop
La coopération entre le Royaume-Uni et le Qatar est aussi prolifique en matière d’éducation, de science et de technologie, ou encore en ce qui concerne les domaines du sport, des arts et de la culture — Doha et Londres ont inauguré, en 2013, une Année de la Culture britannico qatarie. Les deux pays entretiennent donc d’excellentes relations, qui n’ont pas été écornées par la mise en scène organisée par les adversaires de Doha lors de la visite de Tamim ben Hamad Al Thani.
La presse anglaise a, en effet, révélé qu’une agence de casting britannique avait diffusé une annonce proposant la somme de 20 livres sterling à tout figurant acceptant de « manifester » statiquement devant Downing Street pendant l’entrevue accordée au cheikh qatari. « Payer des manifestants pour discréditer ceux qui ne sont pas d’accord avec eux est une longue tradition pour les pays à l’origine du blocus », s’est désolé un diplomate qatari, concluant qu’en « dépit de leurs efforts pour propager des mensonges sur le Qatar, la visite de l’Émir a encore renforcé le partenariat historique et stratégique entre le Qatar et le Royaume-Uni ». Un coup de communication probablement orchestré par les Émiratis ou les Saoudiens qui est tombé à l’eau, faute de participants.
Cette bonne relation entre le Royaume-Uni et le Qatar est une excellente nouvelle et l’on peut souhaiter que les liens avec d’autres pays européens soient si forts.
Le Qatar reste le seul pays de la péninsule arabique à ne pas tomber dans les travers de l’Arabie saoudite et de ses alliés.
Le Qatar a démontré son attachement à développer une société plus proche des standards occidentaux contrairement à l’Arabie Saoudite qui pense qu’en faisant la publicité de l’autorisation des femmes à conduire, elle peut se permettre de tuer tous ceux qui ne s’agenouillent pas devant la folie wahhabite.
Il est temps que l’Europe comprenne que certains pays lui veulent du mal. En résistant aux pétrodollars saoudiens et à une idéologie mortifère, l’Europe trouvera un allié avec le Qatar. Il faut réagir !
La relation est bonne, mais pourrait se dégrader rapidement avec les accusations du Sunday Times. Car derrière la façade, c’est le règne des services secrets et des barbouzes. Et l’objectif du Royaume-Uni (non avoué) serait bien de récupérer le mondial 2022 au nez et à la barbe des Qataris. Il s’agit d’une tentative vouée à l’échec de mon point de vue mais cela ne manquera pas de tendre singulièrement la situation si cela se vérifie au cours des prochains mois.