La Caisse d’épargne ferme 21 agences ! Votre ville est-elle concernée ?

La Caisse d’Épargne poursuit sa stratégie de restructuration avec un plan ambitieux qui prévoit la fermeture de plusieurs agences bancaires dans différentes régions. D’ici début 2026, ce sont précisément 21 établissements qui disparaîtront du paysage bancaire régional. Cette annonce, officialisée lors de la présentation du plan stratégique 2025-2027 de la CELC (Caisse d’Épargne Loire Centre) le 25 avril dernier, suscite des réactions mitigées, notamment dans les communes rurales qui seront les premières touchées.
Restructuration bancaire majeure : 21 agences Caisse d’Épargne bientôt fermées
La Caisse d’Épargne préfère parler de « regroupements » plutôt que de fermetures d’agences. Selon les informations communiquées par l’établissement bancaire, chaque site concerné par cette mesure verra ses activités transférées vers une agence située à proximité, dans un rayon maximal de 20 kilomètres. La moyenne des distances de transfert s’établit à 9 kilomètres d’après les chiffres avancés par la banque.
Cette restructuration s’inscrit dans une tendance plus large observée dans le secteur bancaire français. Les établissements réduisent progressivement leur maillage territorial pour s’adapter aux nouveaux comportements des clients et optimiser leurs coûts de fonctionnement. La CELC, qui compte actuellement 186 agences, verra son réseau réduit à 165 établissements d’ici début 2026.
La direction de la Caisse d’Épargne tient à rassurer quant aux conséquences sociales de cette restructuration. Aucun licenciement n’est prévu dans le cadre de ce plan. Tous les salariés concernés par les fermetures se sont vu proposer un nouveau poste au sein du groupe. Cette réorganisation vise davantage à optimiser le réseau d’agences qu’à réduire les effectifs.
Les clients des agences concernées ont été informés de ces changements par différents canaux de communication : mails sécurisés, courriers postaux ou appels téléphoniques. La banque affirme avoir également contacté individuellement les maires des communes touchées dès juillet 2024, bien que certains élus contestent cette version.
Les raisons derrière cette vague de fermetures d’agences
Julien Negre, membre du directoire de la CELC en charge de la banque de détail, a exposé les motivations qui ont conduit à ces décisions. Deux facteurs principaux expliquent cette évolution stratégique : la transformation profonde des habitudes des clients et les difficultés opérationnelles rencontrées par les petites structures.
Les données partagées par la banque sont révélatrices d’un changement de comportement majeur. En 2013, la moitié des clients préféraient se rendre physiquement en agence pour échanger avec leur conseiller. Dix ans plus tard, en 2023, cette proportion a chuté à seulement 15%. Les clients privilégient désormais massivement le téléphone et les communications électroniques, qui représentent 85% des échanges avec les conseillers bancaires.
La digitalisation des services bancaires se manifeste également dans les opérations courantes. Aujourd’hui, 98% des virements sont réalisés en autonomie par les clients, via les applications mobiles ou les interfaces web. Cette évolution réduit considérablement la nécessité d’une présence physique dans les agences pour les opérations quotidiennes.
Par ailleurs, les petites agences font face à des défis organisationnels croissants. Souvent tenues par deux ou trois collaborateurs seulement, ces structures deviennent vulnérables aux aléas du quotidien : arrêts maladie, gardes d’enfants ou absences imprévues. La CELC rapporte environ 500 jours de fermeture non planifiée par an et 1 500 jours de remplacement, témoignant de la fragilité de ce modèle.
Le Loiret particulièrement touché par les fermetures
Dans le département du Loiret, sept communes sont directement concernées par ce plan de restructuration. Certaines agences ont déjà cessé leurs activités, tandis que d’autres fermeront leurs portes dans les prochaines semaines.
L’agence de Dordives a été la première à fermer, le 20 janvier 2025. Les établissements d’Orléans Grand Villiers et de Nogent-sur-Vernisson ont suivi le 14 février. L’agence de Cléry-Saint-André a fermé ses portes le 28 mars, tandis que celle de Châtillon-sur-Loire a cessé ses activités le 25 avril dernier.
Deux autres fermetures sont programmées pour le 23 mai prochain : les agences de Châlette Vésines et d’Artenay. Pour les clients de ces établissements, la banque assure que les services seront maintenus dans des agences voisines, avec une attention particulière portée à la qualité de l’accueil et du conseil.
Cette concentration des fermetures dans le Loiret illustre une stratégie qui vise prioritairement les zones rurales ou semi-rurales, où la fréquentation des agences a particulièrement diminué ces dernières années. Malgré ces fermetures, la Caisse d’Épargne maintient que sa densité d’agences reste « très satisfaisante » pour répondre aux besoins de sa clientèle.
Ces annonces n’ont pas manqué de susciter des réactions parmi les élus locaux. Philippe Moreau, maire de Nogent-sur-Vernisson, a notamment critiqué le manque de transparence du processus, estimant que la communication de la banque aurait pu être plus claire et plus anticipée. Ces tensions témoignent des enjeux d’aménagement du territoire que soulèvent les fermetures d’agences bancaires, particulièrement dans les communes rurales où les services de proximité sont déjà fragilisés.