Ces 5 diplômes mènent au chômage en France

Le marché de l’emploi français subit actuellement un ralentissement significatif, comme le confirme le dernier rapport de France Travail. Les prévisions indiquent 2,43 millions de recrutements en 2025, soit une diminution de 12,5% comparativement à l’année précédente. Dans ce contexte, certaines formations diplômantes peinent à garantir une insertion professionnelle satisfaisante. Ces difficultés touchent aussi bien des secteurs traditionnellement sous tension que des filières hautement qualifiées.

Décryptage du marché de l’emploi et des formations à risque

Le ralentissement économique actuel influence directement les stratégies de recrutement des entreprises françaises. « Le ralentissement, ça fait environ six mois qu’il se ressent vraiment », observe Lydie Brunisholz, directrice senior chez Page Personnel. Cette situation découle notamment du contexte géopolitique incertain et d’une préférence marquée des recruteurs pour les profils expérimentés au détriment des jeunes diplômés.

Parmi les formations les plus problématiques, les diplômes en lettres, langues et arts (LLA) affichent les taux d’insertion les plus préoccupants. Ce domaine disciplinaire est le seul à ne pas atteindre 80% d’emploi 18 mois après l’obtention du diplôme, selon les statistiques du ministère de l’Enseignement supérieur. Ces chiffres traduisent un décalage inquiétant entre le nombre de diplômés et les besoins réels du marché.

Les masters en communication et marketing constituent également des parcours à risque. « Clairement, des secteurs comme le marketing et la communication, c’est un peu compliqué parce qu’il y a énormément de concurrence », confirme la spécialiste du recrutement. France Travail prévoit seulement 4500 embauches d’assistants communicants en 2025, un nombre largement insuffisant face aux milliers d’étudiants formés chaque année dans ces disciplines.

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Le niveau d’études ne constitue plus une garantie absolue d’employabilité. « Avoir un master ne garantit pas de trouver un emploi », rappelle l’Inseec. Cette réalité bouscule l’idée reçue selon laquelle un diplôme Bac+5 ouvrirait automatiquement les portes du marché du travail. Des secteurs traditionnellement porteurs connaissent également des tensions, notamment dans certains métiers de service et de soins.

Les diplômes qui mènent vers des impasses professionnelles

Les formations en information-communication représentent un cas d’école de filières saturées. Malgré l’attrait qu’elles exercent sur les étudiants, ces formations débouchent sur un marché extrêmement compétitif où l’offre de talents dépasse largement la demande. La situation crée un entonnoir où des milliers d’étudiants se disputent quelques centaines de postes chaque année.

Les cursus littéraires et linguistiques purs figurent également parmi les parcours à haut risque. Sans spécialisation complémentaire ou double compétence, les diplômés de ces filières rencontrent souvent des difficultés majeures pour s’insérer professionnellement. L’absence de débouchés clairement identifiés contribue à cette précarité, même si des reconversions restent possibles.

Certains métiers traditionnellement sous tension, comme les serveurs, auxiliaires de vie ou aides-soignants, connaissent paradoxalement des difficultés de recrutement. Ce phénomène s’explique moins par l’absence d’opportunités que par les conditions de travail et les niveaux de rémunération proposés. Les formations menant à ces métiers peuvent ainsi représenter un investissement risqué sans garantie d’épanouissement professionnel.

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Face à ces réalités, les experts préconisent une meilleure information des étudiants avant leur orientation. « Informer les étudiants sur la réalité du marché » constitue une priorité selon Lydie Brunisholz. Cette mission devrait incomber tant aux établissements de formation qu’aux enseignants, actuellement trop peu impliqués dans cette démarche d’après la professionnelle.

Stratégies alternatives pour les diplômés des filières à risque

La réorientation représente une option à considérer pour les étudiants engagés dans des parcours à faible employabilité. Cette démarche doit s’effectuer « toujours dans une approche constructive », souligne Lydie Brunisholz. Les professionnels du recrutement peuvent accompagner cette transition en identifiant des passerelles entre différents secteurs d’activité.

Pour les diplômés issus de formations littéraires ou linguistiques, certaines compétences restent valorisables dans d’autres contextes professionnels. « Typiquement, ces étudiants-là se retrouvent souvent dans des postes d’assistant de direction ou office management, parce que leurs compétences littéraires et linguistiques y sont hyper valorisées », explique la spécialiste. Cette reconversion permet de capitaliser sur des acquis existants tout en s’adaptant aux réalités du marché.

L’acquisition de compétences complémentaires constitue également une stratégie efficace pour améliorer son employabilité. Les formations courtes, certifications professionnelles ou compétences techniques spécifiques peuvent transformer un profil généraliste en candidature attractive. Cette approche permet aux diplômés des filières à risque d’enrichir leur profil sans nécessairement repartir de zéro.

La responsabilité des établissements d’enseignement supérieur apparaît cruciale dans ce contexte. « Les profs aussi doivent vraiment informer les jeunes sur les réalités du marché et les aider à mieux se réorienter », insiste Lydie Brunisholz. Une meilleure transparence concernant les taux d’insertion professionnelle permettrait aux étudiants de faire leurs choix d’orientation « en connaissance de cause », évitant ainsi des parcours sans issue.

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