Grande-Bretagne, États-Unis, Inde… : le Maroc séduit les grandes puissances mondiales, qui voient dans le royaume une porte d’entrée sur le très stratégique marché africain. A la fois « hub » et courroie de transmission entre le continent et le reste du monde, le pays ne manque pas d’atouts, comme en témoigne le développement de sa compagnie aérienne nationale, Royal Air Maroc.
La Grande-Bretagne prend le large : après des mois, voire des années de tergiversations et de foire d’empoigne, le Brexit est, enfin, consommé. Le Royaume-Uni largue les amarres avec le continent européen et devrait, du moins si le pays entend conserver sa place au sein du concert international, renouer avec sa vieille tradition commerciale en multipliant les partenariats à travers la planète. A commencer par l’Afrique, région stratégique s’il en est : « l’Afrique est un continent extrêmement important, en pleine croissance et qui recèle une population jeune », a ainsi récemment déclaré Conor Bruns, ministre d’Etat britannique chargé du Commerce international, dont le gouvernement veut, selon lui, « s’engager avec d’autres parties du monde qui ont peut-être été (…) négligées quand il était membre de l’Union européenne (UE) ».
Le ministre anglais s’exprimait en marge du « dialogue des affaires Maroc-Grande-Bretagne », un sommet tenu le 22 janvier dernier dans la capitale britannique, au cours duquel il a déclaré que le Maroc « constitue (pour Londres) un pays pivot et une porte d’entrée vers l’Afrique ». La Grande-Bretagne « veut établir une relation spéciale avec le Maroc en Afrique du Nord », a encore estimé M. Conor, appuyé en ce point par le ministre marocain délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, Mohcine Jazouli, également présent. « La Grande-Bretagne (…), après avoir signé avec le royaume un accord de partenariat, compte faire du Maroc un hub, un pays pivot et un Gateway vers l’Afrique pour renforcer ses investissements et ses exportations » vers le continent, a de plus indiqué l’officiel marocain, selon qui son pays « se positionne clairement comme un partenaire africain » pour Londres.
La porte d’entrée des grandes puissances en Afrique
Dont acte. Le Maroc s’est, en effet, imposé depuis plusieurs années comme un intermédiaire aussi solide que fiable pour les entreprises et les pays souhaitant développer leur business sur le continent africain. Avec pour ambition de devenir, à l’instar des pays du sud-est asiatique, le « tigre » économique africain, « l’Etat chérifien a mis en œuvre une politique diplomatique et économique visant à un rapprochement avec les pays voisins du Maghreb et ceux de la zone subsaharienne », analyse dans les pages du Monde Souad Benbachir, directrice générale de la banque d’affaires marocaine CFG Bank. Et Londres n’est pas la seule capitale à regarder du côté de Rabat : Washington, échaudé par les « pratiques prédatrices » de Pékin et Moscou sur le continent, a redéfini l’année dernière sa stratégie africaine, le Maroc faisant pour les États-Unis figure de véritable porte d’entrée sur le continent.
New Delhi, où se sont rendus en 2019 des dirigeants marocains, fait également de l’oeil à la « porte » marocaine, qui ouvre sur un continent prometteur en matière de consommation, de production et d’importation. Télécoms, banques, engrais, industrie pharmaceutique, BTP, … : de fait, l’Afrique demeure le premier bénéficiaire des investissements directs marocains, dont 80% sont dirigés vers le continent et dont la valeur cumulée a atteint quelque 37 milliards de dirhams entre 2013 et 2017. Le royaume figure ainsi parmi les premiers investisseurs africains de l’Union économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et de la Communauté des Etats d’Afrique centrale (CEMAC). Une présence soutenue au plus haut niveau, le souverain Mohamed VI, qui a fait de la coopération Sud-Sud une priorité, ayant effectué pas moins de 50 visites royales dans plus de 30 pays africains depuis l’an 2000.
Royal Air Maroc, la passerelle entre l’Afrique et le monde
Cette coopération Sud-Sud se traduit également par les actions panafricaines des entreprises marocaines. A l’image de Royal Air Maroc (RAM), la compagnie aérienne nationale, qui dessert plus de 30 métropoles africaines dans 29 pays : un véritable trait d’union entre ces grandes plateformes d’import-export – comme le Sénégal, la locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, relié 20 fois par semaine par la compagnie –, mais aussi entre celles-ci et les destinations européennes et américaines desservies par RAM.
L’entreprise relie ainsi près de 40 villes du Vieux continent, soit autant d’interconnexions possibles entre les deux rives de la Méditerranée. Bientôt pleinement intégrée à la prestigieuse alliance aérienne « Oneworld » qui lui ouvre 1200 connections à travers le monde, RAM, en rejoignant ainsi les transporteurs les plus haut-de-gamme, pourra également profiter de nouvelles synergies avec les 13 compagnies composant l’alliance, tout en ouvrant les portes de l’Afrique à ces dernières. Ou comment symboliser, dans les airs, cette passerelle qu’est devenue le Maroc entre l’Afrique et le reste du monde.
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