En Grèce, nous entrons dans une semaine décisive. Les élections qui se dérouleront dimanche 25 janvier pourraient secouer l’Europe entière ! Les Grecs sont appelés à voter pour des élections législatives et selon de nombreux sondages c’est le parti de la gauche radicale, Syriza, qui devrait l’emporter.
Une possible sortie de la zone euro
Rappelons tout d’abord que Syriza a déjà remporté en mai 2014 les élections européennes en prônant la fin de la politique d’austérité et la renégociation de la dette grecque. « Il y a trois ans, le parti de la gauche radicale Syriza a déboulé sur la scène politique en vilipendant les bailleurs de fonds étrangers de la Grèce. Aujourd’hui, alors que le parti se rapproche du pouvoir, il désigne un nouvel ennemi public : les oligarques, qui exercent une influence disproportionnée sur l’économie grecque », rappelle le Financial Times.
Ce que redoutent les dirigeants européens c’est que si le parti d’Alexis Tsipras arrive au pouvoir il ne tienne pas les engagements financiers et fasse exploser la zone euro. En effet, les Européens ont beaucoup prêté au gouvernement grec. Selon l’économiste Éric Dor, un non-remboursement coûterait à la France plus de 42 milliards d’euros.
Ce qui a été appelé le « Grexit » (Greece exit) fait peur, car la faiblesse d’un seul menace tous les autres. En effet si la Grèce était amenée à sortir de l’euro les marchés poseraient automatiquement une question simple : qui est le prochain ? Et c’est cette incertitude qui pourrait voir grimper les taux d’intérêt et exploser le coût de la dette.
Alexis Tsipras, un leader pétri de contradictions
Mais, même si Syriza arrive au pouvoir, il n’est pas certain que le parti applique son programme de renégociation de la dette et de lutte contre l’austérité. Si le jeune leader du parti Alexis Tsipras l’emporte le 25 janvier, et arrive à former une coalition gouvernementale, ce qui n’est pas évident, il faudra compter sur la volonté, jusqu’à présent restée intacte, des Grecs de rester dans la zone euro.
Alexis Tsipras cherche d’ailleurs à rassurer les dirigeants européens. « Les contribuables allemands n’ont rien à craindre d’un gouvernement Syriza » a-t-il déclaré dans un quotidien germanique avant de se contredire en précisant que « les dettes de la Grèce ne pourront pas être remboursées tant que notre économie fera l’objet de tentatives de noyade budgétaire permanentes ».
Les dirigeants européens ne sont pas les seuls à craindre l’arrivée au pouvoir de Syriza, les banques grecques font aussi parties du club des sceptiques puisqu’elles craignent de manquer de liquidités. Elles ont d’ailleurs pris les devants en demandant à la Banque centrale européenne l’autorisation de recourir au programme de liquidités d’urgence qui bénéficie aux banques n’ayant plus accès au financement de la BCE.
A Bruxelles ont est moins pessimiste. Nombreux sont ceux qui pensent qu’Alexis Tsipras sera dans l’obligation d’adoucir son programme dès le lendemain de l’élection, surtout s’il veut trouver des alliés pour créer une coalition. Ce que nous montre l’exemple de la Grèce c’est que la crise peut repartir par la politique. La zone euro n’est définitivement pas au bout de ses peines…
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