La Turquie passe à l’offensive contre l’Etat islamique

Alors que la coalition menée par la France et les Etats-Unis s’organise pour freiner la progression de l’Etat islamique, la pression sur les populations syriennes kurdes croit. Dans ce contexte, la Turquie a décidé d’intervenir.

 

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En effet, Daech progresse a grande vitesse vers la frontière turque, profitant du faible armement des Kurdes à l’ouest de la Syrie. La ville d’Aïn al-Arab est le théâtre de combats acharnés entre les forces kurdes et les combattants de l’EI. « Il y a juste une vallée qui sépare les jihadistes de la ville », d’après Abdel Rahmane,  directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’EI a été confronté à une résistance acharnée des kurdes – soutenus par les frappes aériennes de la coalition : « Bien qu’inférieurs en nombre et en armement, les combattants kurdes refusent de se retirer. C’est pour eux une question de vie ou de mort. »

Si jusqu’à maintenant la Turquie avait refusé de prendre part aux hostilités, elle s’est vue contrainte de changer de pied au vu du nombre croissant – on parle de dizaines de milliers de personnes – de réfugiés kurdes traversant la frontière pour fuit les troupe de L’EI. Il faut rappeler qu’Ankara a connu des difficultés constantes concernant la volonté d’indépendance de la minorité kurde sur son territoire, et que ces mouvements de population risquent de les aggraver.

Ce Jeudi, le Parlement turc a approuvé à une très large majorité une motion autorisant l’intervention de l’armée turque en Syrie et en Irak – il s’agit de la seule intervention au sol pour l’instant. Le pays se joint donc de facto à la coalition, mais le président Recep Tayyip Erdogan a précisé que « la Turquie ne se laissera pas utiliser dans des recherches de solutions temporaires. » Il souhaite seulement dépêcher l’armée pour « établir une zone de sécurité. »

Ankara a deux priorités : la chute de régime de Bachar el-Assad et éviter une éventuelle autonomie du Kurdistan syrien. La zone de sécurité servirait à l’Armée syrienne libre – ils pourraient s’y replier pour se réorganiser et lécher leurs plaies. Les États-Unis et les autres pays de la coalition n’ont pour l’instant pas donné leur aval à un tel plan.

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