Des centaines de milliers de personnes dans les rues au Burkina Faso. Il protestaient contre un projet de réforme de la constitution envisagé par le gouvernement, selon lequel le président pourrait briguer un cinquième mandat en 2015. Blaise Compaoré est au pouvoir dans le pays depuis 27 ans.
L’opposition revendique un million de personnes. Le chiffre est sans doute un peu gonflé, il est certain mais les protestataires étaient très nombreux pour s’opposer à la volonté du président Blaise Compaoré. Bien plus encore que lors des précédents rassemblements.
L’objet de leur colère est l’annonce, le 21 octobre par le Conseil des ministres, d’un vote à l’Assemblée nationale pour autoriser une modification de la Constitution. Ce projet de réforme concerne l’article 37 de la constitution, qui limitait à deux les mandats présidentiels par candidat.
Au slogan de « Blaise dégage ! » la statue présidentielle a été démolie à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays. La capitale, épicentre de la semaine de contestation, s’est maintenant transformée en ville morte.
L’ancien ministre des affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, jubilait des cette réussite : « Le combat pour le changement n’est plus celui de l’opposition politique. Il est devenu celui de la grande majorité du peuple burkinabé, qui a décidé de prendre son destin en main. » Il préside le parti Le Faso Autrement et coordonne les manifestations contre ce qu’il appelle un « coup d’Etat constitutionnel . »
La tentative de Blaise Compaoré n’est pas réellement une surprise, président au pouvoir depuis vingt-sept ans, ainsi que ses proches avaient fait connaître son intention. Son élection en 2010 avait déjà été suivie par la colère des étudiants puis des petits commerçants et des paysans et même des militaires. Pour éviter tout débordement, les universités du pays sont fermées jusqu’à nouvel ordre.
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