Les technologies renouvelables, avenir énergétique de l’Afrique

Les technologies renouvelables, avenir énergétique de l’Afrique

Face à une croissance démographique exponentielle et un développement économique qui peine à porter ses fruits, l’accès à l’électricité sur le continent africain, où 3 personnes sur 4 en sont privées, est un formidable outil de développement socio-économique.

La problématique de l’électrification du continent africain a été largement prise en considération par les pays du Nord lors de la COP21. L’accord final, adopté le 12 décembre dernier, mentionne en effet « la nécessité de promouvoir l’accès universel à l’énergie durable dans les pays en développement, en particulier en Afrique, en renforçant le déploiement d’énergies renouvelables ». Pour y parvenir, les pays développés se sont engagés à verser 10 milliards de dollars aux États africains d’ici 2020.

Réduire la part des fossiles dans le mix énergétique

L’ensemble de ces pays, exception faite de la Libye, ont d’ailleurs su démontrer leur volonté de résoudre la problématique énergétique qui plombe leur développement économique : ils ont tous rédigé une « contribution » à travers laquelle ils envisagent un modèle énergétique axé sur l’utilisation des énergies renouvelables. Un axe de développement qui prend tout son sens face à l’immense potentiel renouvelable du continent (solaire, éolien, biomasse, hydroélectrique et géothermie).

Ce potentiel permettrait une baisse des coûts de développement des énergies renouvelables, notamment dans le secteur de l’énergie photovoltaïque. La production d’électricité solaire pourrait passer de 15 à 62 GW sur l’ensemble du continent d’ici à l’horizon 2030 à un coût compétitif. De quoi favoriser l’émergence d’une économie verte, et ainsi réduire la dépendance des économies africaines aux énergies fossiles polluantes (dont la part atteint 50% du mix énergétique du continent).

Plusieurs pays misent sur la compétitivité des énergies renouvelables. Le Sénégal ambitionne par exemple de porter la part de l’énergie solaire à 20% de son mix énergétique d’ici 2017. Dès cette année, une première centrale solaire de 20 MW devrait être lancée dans le nord du pays, à Bokhol. 2016 marque également le lancement de l’ambitieux plan énergétique du Maroc : le Royaume a en effet annoncé le développement de plus de 10.000 MW d’énergies renouvelables (4.500 MW de puissance photovoltaïque, 4.200 MW d’éolien et 1.300 MW d’hydroélectricité). Un projet qui lui permettra de porter la part des énergies propres à plus de 50% de son mix électrique d’ici 2030.

Il faut « renforcer les partenariats et les collaborations » selon Richard Attias

L’émergence d’une nouvelle politique énergétique africaine devrait être renforcée par la création d’un nouveau modèle basé sur la compétitivité des énergies propres ainsi que la participation financière des capitaux locaux. L’enjeu est de « créer des énergies positives et de renforcer les partenariats et les collaborations », estime par exemple l’homme d’affaires marocain Richard Attias, qui participera à l’organisation de la conférence « Energy for Tomorrow » à Paris, en novembre prochain, en partenariat avec le New-York Times. Les débats devraient a priori laisser une place au développement des énergies renouvelables sur le continent africain ; pour la ministre de l’environnement sud-africaine, Edna Molewa, la COP 21 n’a été en effet que « le premier pas dans un long voyage ».

Un long voyage qui devra associer autant que possible les savoir-faire extérieurs – les grandes entreprises du monde énergétique, européennes et mondiales – comme internes à l’Afrique. Richard Attias évoque pour cela l’érection de joint-ventures, ces coentreprises aux « formes juridiques diverses et variées », dont l’unique but est « le développement et l’exploitation d’infrastructures données, grâce à la mise en commun des connaissances, des technologies et des ressources ». Des « ententes fructueuses » selon ses termes, pour allier développement économique et énergétique.

 

 

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