Le vice-président brésilien Michel Temer va donc se retrouver sous les feux des projecteurs après la destitution programmée de Dilma Rousseff. Celui qui avait été choisi pour rester discret avait récemment fait volte-face.
Ce jeudi, les sénateurs ont tranché en faveur de l’ouverture formelle d’un procès en destitution de la dirigeante socialiste Dilma Rousseff. Ecartée du pouvoir pendant 180 jours maximum, la présidente a été remplacée de facto par Michel Temer, qui était devenu son adversaire au fil du temps. Ce dernier devrait assurer la transition au moins jusqu’en 2018.
Temer sort ainsi victorieux d’un grand bluff, mené durant de longs moins d’une main de maître, affichant systématiquement sa « pokerface » figée par la chirurgie esthétique lors de ses sorties médiatiques. Rusé, et accusé de traître et par Dilma Rousseff, qui le soupçonne d’être à l’origine de la « conspiration ».
Il est depuis 15 ans le chef de file du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), qui joue le rôle du conciliateur centriste depuis 1994 au sein du gouvernement. Depuis cinq ans, Michel Temer était rongé par la douce amertume du mariage avec la dirigeante socialiste.
Le grand bluff
Peu enclin aux coups d’éclat, l’homme avait pourtant publié en décembre une « lettre personnelle » à Dima Rousseff afin de lui indiquer qu’il se sentait méprisé par cette dernière, qui ne le considérait que comme un « vice-président décoratif ».
Depuis cette missive, il vivait retranché dans son logement de Brasilia, et avait coupé tout contact avec la présidence, afin d’observer tranquillement la chute et le départ de la véritable crise politique qui a été fatal à la dirigeante, n’oubliant de conduire, au passage, le débarquement de son parti du gouvernement à la fin du mois de mars.
Laisser un commentaire