La Turquie annonce un sommet sur la Syrie avec la France, l’Allemagne et la Russie

La Turquie annonce un sommet sur la Syrie avec la France, l’Allemagne et la Russie

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a déclaré samedi 22 février qu’il organiserait un sommet avec les dirigeants de la Russie, de la France et de l’Allemagne le 5 mars pour discuter de l’escalade de la violence dans la dernière enclave rebelle syrienne d’Idlib.

Cette annonce intervient un jour après que deux poids lourds de l’Union européenne, la France et l’Allemagne, ont appelé à un sommet quadripartite impliquant les dirigeants turcs et russes. « Nous nous réunirons le 5 mars pour discuter de ces questions », a déclaré M. Erdoğan lors d’un discours télévisé à ses partisans dans la province occidentale d’Izmir, à la suite d’un appel téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine et d’une téléconférence avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.

Recep Tayyip Erdoğan n’a pas précisé le lieu où le sommet serait tenu, mais s’adressant aux journalistes après la prière du vendredi, il a confirmé qu’Emmanuel Macron et Angela Merkel proposent un sommet sur la Syrie à Istanbul, tandis que Vladimir Poutine n’a pas encore répondu.

Une offensive de plusieurs mois menée par les troupes syriennes soutenues par la Russie contre les rebelles soutenus par la Turquie dans le nord-ouest d’Idlib a vu près d’un million de civils fuir la violence. Ce vendredi 21 février, M. Macron et Mme Merkel « ont exprimé leur volonté de rencontrer le président Poutine et le président turc Erdoğan pour trouver une solution politique à la crise », a déclaré le bureau de la chancelière allemande.

Mercredi dernier, la Russie s’est opposée à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une déclaration qui aurait appelé à un cessez-le-feu à Idlib, ont déclaré des diplomates, après une réunion à huis clos qui s’est déroulée dans une ambiance tendue. La Turquie a en effet menacé d’une opération «imminente» à Idlib après que ses troupes ont subi des tirs des forces du régime syrien et ont donné à Damas jusqu’à la fin de ce mois pour se retirer de ses positions militaires.

Un soldat turc décédé

Un soldat turc est décédé samedi dernier dans les tirs du régime syrien à Idlib, a indiqué le ministère turc de la Défense. L’armée turque a riposté et détruit 21 cibles du régime suite à cette « attaque ignoble », a ajouté le ministère. Sa mort porte à 17 le nombre de militaires turcs tués lors d’affrontements ce mois-ci.

Avant cette attaque, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar s’était entretenu par téléphone avec son homologue russe, Sergei Shoigu, pour discuter des moyens de trouver une solution à la violence à Idlib, précise le ministère turc. Ankara dispose de 12 postes d’observation dans le cadre d’un accord avec la Russie en 2018 et a renforcé ses positions militaires avec des obusiers, des chars et des commandos ces dernières semaines. Cette nouvelle vague d’activités diplomatiques survient après que la violence à Idlib a provoqué un échange de menaces entre Ankara et Moscou.

Alliée clé du président Bachar al-Assad, la Russie a accusé Ankara de ne pas avoir agi contre les «groupes terroristes à Idlib», ce que la Turquie nie. Le territoire d’Idlib est détenu par un éventail de groupes rebelles dominés par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dirigé par des membres de l’ancienne frange d’al-Qaïda dans le pays.

Fahrettin Altun, le principal attaché de presse d’Erdoğan, a déclaré sur Twitter samedi dernier que le soutien de la Russie au régime d’Assad « aggrave la situation humanitaire déjà terrible ». Ankara a également mis en garde contre une catastrophe humanitaire et craint un afflux de réfugiés en provenance d’Idlib, la Turquie abritant déjà 3,6 millions de Syriens.

«Rien ne peut justifier de chasser des millions de Syriens innocents de chez eux», a déclaré M. Altun. «Nous avons combattu avec détermination les groupes terroristes dans la région. La Russie ne devrait pas permettre au régime de faire de ces derniers une excuse pour un nettoyage ethnique. »

Recep Tayyip Erdoğan a exhorté Vladimir Poutine lors d’un appel téléphonique à restreindre l’offensive du régime et a déclaré que la solution était de revenir à l’accord de Sotchi de 2018 visant à éviter une attaque du régime.

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