FAFEL 2020 : le leadership féminin à l’honneur à Abidjan

FAFEL 2020 : le leadership féminin à l’honneur à Abidjan

Du 27 au 29 février avait lieu le Forum Africain des Femmes Leaders (FAFEL) à Abidjan. L’occasion pour les organisateurs de mettre en avant des profils d’entrepreneuses ayant réussi, alors qu’il est encore difficile, pour les femmes africaines, d’accéder à l’autonomie socio-économique.

Du 27 au 29 février se tenait à Cocody-Angré, dans le nord d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, la quatrième édition du Forum Africain des Femmes Leaders (FAFEL), dont le thème était « Leadership féminin et participation aux instances de prises de décisions ». Placé sous la présidence de la professeure Ramata Bakayoko-Ly, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, et le parrainage d’Albert Toikeusse Mabri, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le FAFEL a également vu intervenir à la tribune Yolande Esther Lida-Kone, présidente du comité d’organisation de cette quatrième édition, qui s’est dite honorée d’accueillir l’ex-présidente centrafricaine, Catherine Samba.

« Je voudrais dire merci aux femmes du FAFEL pour l’honneur qu’elles m’ont fait en m’invitant à prendre part à cette rencontre du leadership féminin africain », a d’ailleurs déclaré cette dernière, qui a remercié la Côte d’Ivoire pour son hospitalité. « Je remercie également les autorités ivoiriennes, notamment le président Alassane Dramane Ouattara, pour l’excellence de l’accueil qui m’a été réservé », a-t-elle dit, avant que des danses et le défilé des différentes délégations ne viennent égayer la cérémonie d’ouverture.

Dominique Nouvian Ouattara, Première Dame d’exception du FAFEL

Durant celle-ci, une autre femme s’est vu remettre une distinction : Dominique Nouvian Ouattara, la Première Dame de Côte d’Ivoire. Elle a ainsi reçu le trophée de la Première Dame d’exception du FAFEL, pour l’ensemble de son engagement humanitaire en faveur des enfants – elle préside la Fondation Children of Africa, qui a soufflé en 2018 ses vingt bougies –, des femmes et pour la construction de l’hôpital mère-enfant de Bingerville (dans l’agglomération d’Abidjan).

Catherine Samba-Penza, qui a remis le trophée à Mme Nouvian Ouattara, a salué le leadership de la Première Dame ivoirienne, ainsi que son engagement pour le bien-être des populations les plus démunies. Cyril Bado, l’initiateur du FAFEL, a de son côté expliqué combien la présidente de Children of Africa méritait d’être reconnue pour les mêmes raisons. Cette dernière, en retour, s’est dite fière et heureuse d’avoir reçu le trophée. Qu’elle a tenu à dédier non seulement à tous ses collaborateurs mais également aux populations dans le besoin. « Je voudrais le dédier à tous les bénévoles de la Fondation qui travaillent sans relâche, ainsi qu’aux enfants et aux femmes de Côte d’Ivoire et d’Afrique à qui nous avons redonné le sourire », s’est-elle réjouie.

Autonomie

Dominique Nouvian Ouattara a également profité de la remise du prix pour expliciter les grands axes de ses engagements humanitaires. Dont celui en faveur des femmes, tout naturellement, et notamment leur autonomisation par rapport aux hommes, encore trop peu répandue dans certains pays d’Afrique. Pourtant, selon de nombreuses organisations, tout le monde aurait à y gagner : « L’investissement dans l’autonomisation économique des femmes est la voie la plus sûre vers l’égalité des sexes, l’éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive. Les femmes apportent une contribution énorme à l’économie, que ce soit au sein d’entreprises, dans les exploitations agricoles, comme entrepreneuses ou employées, ou par leur travail non rémunéré à la maison, où elles s’occupent de leurs familles », plaide l’ONU Femmes.

Dans une tribune publiée en août dernier, Dominique Nouvian Ouattara affirmait à ce titre : « L’autonomisation économique des femmes est fondamentale pour réduire la pauvreté, mais elle est aussi une condition préalable au développement durable. Autonomiser les femmes, c’est donc contribuer activement au développement des Etats ». « Si le taux d’emploi rémunéré des femmes était le même que celui des hommes, le revenu par habitant augmenterait de 14 % d’ici 2020 et de 20 % d’ici 2030, dans quinze grandes économies en développement, dont le Nigéria et l’Egypte. Permettre aux femmes d’accéder à plus d’autonomie constitue une priorité pour le développement économique et social de notre continent », ajoutait-elle.

Encouragement

Problème, comme le reconnaissait la Première Dame ivoirienne, trop peu de femmes, en Afrique, n’accèdent au statut d’entrepreneuses, en raison de la difficulté à accéder à des financements. Insuffisance des fonds propres, conditions « draconiennes » de garantie et taux « prohibitifs » : les difficultés qui se dressent en travers de la route des femmes sont nombreuses en Afrique. « Mais ce constat n’est pas une fatalité, selon Dominique Nouvian Ouattara. Grâce à la mobilisation des différents acteurs économiques, des solutions émergent désormais pour faciliter la création d’entreprises par les Africaines ».

Parmi elles, le Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), un mécanisme de microcrédit à taux réduit (1 % par mois) créé en 2012 par le couple présidentiel ivoirien, aujourd’hui doté de plus de 12 milliards de francs CFA, qui a permis de financer les projets de plus de 200 000 femmes. « Toutes les femmes ivoiriennes qui le souhaitent peuvent en bénéficier, sans distinction ethnique, religieuse ou politique », indiquait Mme Nouvian Ouattara dans sa tribune.

FAFE 020L’autonomisation socio-économique des femmes africaines est d’ailleurs l’un des leviers d’actions du FAFEL, qui prévoyait de nombreux ateliers, conférences et formations tout au long des trois jours de forum. Ces derniers avaient pour but, essentiellement, de former les femmes au leadership, au développement personnel, à l’entrepreneuriat industriel et à la communication, tout ceci en rapport avec l’indépendance des femmes. Les organisateurs ont également tenu à mettre en avant des profils de femmes ayant réussi, afin d’encourager celles qui n’oseraient pas se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.

 

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