Origines du Covid-19 : premier rapport et nouvelles investigations réclamées

Origines du Covid-19 : premier rapport et nouvelles investigations réclamées

Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé sur les origines du Covid-19 a été dévoilé à la presse internationale en début de semaine, et il est loin de clore le dossier comme les controverses. Il fait suite à l’enquête menée en Chine par un groupe international composé d’experts de l’OMS et d’experts chinois. Rappelons que leur désignation comme leurs conditions de travail ont été ardûment négociées avec Pékin. La mission de terrain, longtemps retardée, a duré quatorze petits jours, en excluant les temps de « quarantaine » requis. Juste avant la publication de ce rapport très attendu, le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus clarifiait sans ambages les enjeux d’après : « Toutes les hypothèses sont sur la table et méritent des études supplémentaires ».

Le rapport ne tire en effet aucune conclusion définitive. Les auteurs jugent la transmission du virus à l’être humain par un animal intermédiaire « probable à très probable ». L’hypothèse d’un incident de laboratoire n’a pas été écartée, mais elle est décrite comme « extrêmement improbable ». Cependant, le jour suivant M. Ghebreyesus réclamait une nouvelle enquête sur l’hypothèse d’une fuite du virus d’un laboratoire chinois, ce qui conduit à penser que ce n’est finalement pas une explication si improbable. Et cela interroge sur le changement de ton envers la Chine du directeur de l’OMS, qui n’a pas omis de souligner que les experts « avaient fait part de leur difficultés à accéder aux données brutes » durant leur mission. « Ce rapport est un début très important, mais ce n’est pas le mot de la fin » conclut-il lors d’une conférence de presse.

Un appel à des « évaluations transparentes et indépendantes »

La Chine, l’Union européenne, les États-Unis et dans leur sillage de nombreux pays ont immédiatement réagi. Pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois « la politisation de la question du traçage de l’origine est immorale et impopulaire et ne fera qu’entraver la coopération mondiale ». Ce serait de nouveau très contre-productif pour l’image de la Chine, d’autant que personne, si ce n’est le pouvoir à Pékin, n’a intérêt à noyer le poisson. L’Union européenne a reconnu un « premier pas utile » mais affirme que des  « investigations supplémentaires devront être poursuivies ».

Par ailleurs, treize pays dont le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, l’Australie et Israël, se sont joints aux États-Unis pour publier une réaction commune, et exprimer leurs inquiétudes au sujet des nombreuses limites imposées à la mission des experts. « Ensemble, nous sommes favorables à une analyse et à une évaluation transparentes et indépendantes, exemptes d’interférences et d’influence indues, sur les origines de la pandémie de Covid-19 ».

Seule note positive à l’issue de ces communications, la présentation par M. Ghebreyesus et le président du Conseil européen Charles Michel d’un projet de « traité international sur les pandémies », qui visera à construire une meilleure coordination internationale face aux prochaines pandémies.

G.M.

 

Crédit photo : AndrewHorne (licence Creative Commons)

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