Quatre nouvelles bases américaines aux Philippines, face à la Chine

Quatre nouvelles bases américaines aux Philippines, face à la Chine

Les Philippines et les États-Unis ont signé jeudi dernier l’extension d’un accord permettant à l’armée américaine de se déployer sur quatre nouveaux sites. Ce renforcement en Asie du Sud-Est est à situer dans le cadre d’un effort d’encerclement d’une Chine aux velléités expansionnistes en mer de Chine méridionale.

Tandis que les États-Unis se préparent à un probable conflit pour défendre Taïwan d’une invasion chinoise, les Philippines entendent se défendre d’un expansionnisme chinois sur les territoires contestés des îles Spratley. L’ancien président Rodrigo Duterte avait succombé aux sirènes chinoises, l’actuel chef d’État Ferdinand Marcos Jr, après s’être rendu à Pékin en début d’année, a fait un choix clair. La Chine a vraisemblablement refusé tout compromis au sujet des îles contestées, qu’elle continue de militariser activement. Une aubaine pour les États-Unis et le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, qui était à Manille jeudi 2 février.

Comme l’explique Danilo delle Fave, un chercheur à l’International Team for the Study of Security interviewé par France 24, l’archipel a « retrouvé la même importance que durant la Deuxième Guerre mondiale. À l’époque les Philippines étaient le premier obstacle terrestre entre l’Asie et les États-Unis. Il s’agissait de barrer la route au Japon alors qu’aujourd’hui, c’est pour limiter le champs d’action de la Chine. »

Nouveau pic de tensions entre les États-Unis et la Chine

Au total les Américains peuvent désormais déployer des forces dans neuf bases philippines. Les quatre nouvelles, auxquelles pourrait s’ajouter une cinquième, se situent à un peu plus de 300 km de Taïwan. « Elle offre donc un point d’appui idéal pour mener des opérations dans l’hypothèse d’un conflit entre Pékin et Taipei. Mais elle n’est pas la seule : au nord de Taïwan, Okinawa et l’archipel des Ryukyu, qui forment l’extrémité méridionale du Japon, fournissent un autre tremplin de choix », explique la Libre Belgique.

Cette même semaine, la tension entre les deux super-puissances rivales a atteint un nouveau pic. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annulé le voyage en Chine qu’il devait effectuer les 5 et 6 février. Le motif est assez original : la détection dans l’espace aérien américain d’un gigantesque « ballon espion ». La Chine a dit regretter la dérive d’un « aéronef civil à des fins de recherches, principalement météorologiques ». Une sorte de heureux hasard l’aurait amené au-dessus d’installations militaires du Montana, qui abritent des missiles intercontinentaux. On apprenait hier qu’un autre ballon avait été repéré au-dessus de l’Amérique latine. Une affaire qui en rappelle une autre, plus classique toutefois : celle d’un prétendu navire de recherche chinois en escale au Sri-Lanka, accusé d’espionnage par l’Inde.

Si Antony Blinken a déclaré souhaiter « maintenir les lignes de communication ouvertes » avec la Chine, et que son voyage pourra avoir lieu quand « les conditions le permettront », les armées américaines comme chinoises se préparent activement à la possibilité d’un affrontement. En témoigne une note interne d’un général de l’armée de l’air américaine ayant fuité dans la presse : « J’espère me tromper. Mon instinct me dit que nous combattrons en 2025 ». Nul doute par contre qu’une guerre psychologique entre nations est en cours.

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